Le génie des plantes au secours des berges de Guadeloupe

Le mardi 23 février, le Parc national de G uadeloupe en partenariat avec l’INRA et l’université des Antilles ont procédé à l’exca- vation des premières boutures de leur chan- tier d’expérimentation en génie végétal mis en place dans le cadre de la phase 2 du pro- jet «Protéger».

Beaucoup moins coûteux que le génie civil, les chercheurs ont observé le c omportement de la nature et se sont positionnés pour essayer de reconsti- tuer un fonctionnement qui existait par ail- leurs, autour des rivières, des cours d’eau et des ravines.

A près avoir mené deux expérimentations préliminaires visant à évaluer les aptitudes au bouturage de 38 espèces, une expéri- mentation sous serre de grande ampleur a vu le jour au sein de l’INRA au deuxième semestre 2020 afin de définir les espèces endémiques utilisables en génie végétal en Guadeloupe. L’objectif de cette expérimen- tation consiste à évaluer la capacité de bou- turage de 23 espèces ligneuses, semi- ligneuses et herbacées qui se sont enraci- nées lors des expérimentations prélimi- naires. Pour mener à bien ces recherches, 400 boutures ont été collectées sur le ter- rain entre le mois d’août et novembre 2020. Les boutures utilisées mesurent 60 cm et plantées aux 2/3, soit 40 cm.

Après avoir déterré les boutures (l’excava- tion), différentes mesures seront réalisées (biomasse racinaire, aérienne, type archi- tectural etc

..) afin de caractériser finement les capacités de multiplication végétative des différentes espèces. Les résultats de cette expérimentation sont attendus pour le mois de juin 2021 date à laquelle s’effec- tueront les dernières excavations.

Sur le domaine de l’INRA, traverse un cours d’eau qui, par ses activités en période de pluies torrentielles et de la montée des eaux, au fil des ans a déjà englouti environs 7 hectares de terre.

Comme, le souligne si bien l’adage très connu de tous : «charité bien ordonnée com- mence par soi-même», tout porte à croire que les premières boutures iront consolider d’abord la berge de l’INRA.

Une campagne de protection des berges sera menée dans les communes pour pro- téger les personnes et les biens. D’après Mme Mylène Musquet, directrice adjointe d u Parc national de Guadeloupe, le Parc national s’inscrit tout à fait dans sa mission de gestion, de préservation mais aussi de valorisation des espaces naturels, tout en prenant en compte l’activité humaine, les problématiques d’aménagement de préser- vation des zones urbanisées.

Avec le génie végétal, c’est un reboisement des berges des cours d’eau, une solution moins onéreuse. Le reboisement permet d’arrêter les pires effets du changement cli- matique. Planter des arbres est bon pour la planète, cela permet d’absorber les émis- sions de carbone de certaines industries très p roductrices en CO 2 . Donc, à travers cette action, la Guadeloupe prend toute sa part dans la lutte contre l’érosion des berges mais aussi dans la lutte contre les effets de serre.