Pas de justice de classe !

… On assiste à une justice française, garante des intérêts de l’Etat et ser- vant d’instrument de sa politique coloniale. Elle a pour mission de réprimer tous ceux qui s’opposent à l’ordre colonial établi…

I" est courant dans les milieux militants, révolutionnaires, syndicaux ou tout simple- ment progressistes de dénoncer l’institution judiciaire et les arrêts qu’elle rend comme relevant d’une justice de classe.

Certains jugements rendus lais- sent à penser que tous les justi- ciables ne sont pas égaux devant la loi et que les riches et les puis- sants(es) peuvent transgresser la loi en toute impunité.

En Guadeloupe particulière- ment, la justice française n’est pas neutre. Elle est plutôt un outil qu’utilise la classe domi- nante pour soumettre la classe dominée. Cela est plus qu’appa- rent dans le domaine social avec les différents conflits sociaux.

Le code du travail que le gouver- nement Macron/Castex s’ap- plique à démanteler est un mar- queur de la lutte politique sociale, de la lutte des classes dans la société française. Il est modifiable en faveur des rap- ports de forces dans la société alors qu’il avait pour origine, la protection des ouvriers qui n’ont que leur force de travail contre l’exploitation féroce du patronat.

Le principe d’égalité entre justi- ciable suppose que la justice soit «aveugle», qu’elle ne devrait pas prendre en considération les dif- férences qui existent entre cha- cun, tels que l’âge, le sexe, le rang social, l’origine...

Mais dans les faits, malgré le principe d’égalité devant la loi que prônent les textes, certaines personnes ont du mal à faire valoir leurs droits jusqu’à ce jour dans la société française.

En revanche, on assiste à une jus- tice française, garante des inté-rêts de l’Etat et servant d’instru- ment de sa politique coloniale. Elle a pour mission de réprimer tous ceux qui s’opposent à l’ordre colonial établi, de briser la résis- tance des Guadelou-péens qui refusent la domination, la sou- mission et l’assujettissement, de faire taire la revendication de la responsabilité guadeloupéenne.

C’est cette même justice qui con- damne très lourdement les mili- tants syndicaux, les travailleurs qui doivent se battre pour faire appliquer le droit français du tra- vail et qui revendiquent le droit au travail comme il est men- tionné dans la Constitution.

C’est cette même justice qui pro- tège les vrais coupables de l’em- poisonnement des terres et des rivières de Guadeloupe par le chlordécone et autres pesticides.

C’est cette même justice qui acquitte, absout, protège les policiers et gendarmes français auteurs de provocations, de bru- talités, de violences, d’assassinats à l’encontre de Guadeloupéens et qui viole les lois qu’ils sont cen- sés respecter.

C’est aussi cette même justice qui assure l’impunité aux délin- quants en col blanc, des politi- ciens véreux, convaincus d’abus de biens sociaux, de détournements de fonds et autres malversations mais qui sont les valets du système.

Dans la devise de la nation fran- çaise, le peuple aspire à l’égalité entre tous les citoyens. Pour que cela devienne réalité et ne reste qu’une utopie, il va falloir bannir tous les privilèges dont bénéfi- cient certains comme au temps de la monarchie. Cela implique donc un changement de société de fond en comble.