Toujours à propos de la Licence des Arts

Nous avons écouté attentive- ment les explications des par- ties concernant la suppression de la 1 ère année de cette Licence qui avait soulevé tant d"espoir dans le monde univer- sitaire et au delà chez tous les citoyens mesurant la portée symbolique de ce nouveau compartiment de l"Université des Antilles. Mais hélas, c"était trop beau pour être vrai.

Si nous saluons l"esprit de modération des responsa- bles chercheurs de l"UA qui n"ont jamais versé dans des que- relles de personnes, mais ont essayé à travers des dysfonction- nements de comprendre pour- quoi on en est arrivé là, nous avons, nous Communistes, une vision du pourquoi des choses et nous allons vous l"exposer.

En fait, la France, à travers ses «Instituts d"Alliance Française» dif- fuse sa culture «à elle» aux quatre coins du monde. Il n"est pas rare de rencontrer dans les pays voisins, Barbade, Trinidad, République Dominicaine etc., des écoliers ou collégiens qui, avec l"aide des ambassades ou consulats de France installés chez eux, étudient des sujets «mettant en valeur la France». Nous pouvons l"attester. Nous pouvons aussi attester qu"il n"y a pas si longtemps, dans l"en- seignement primaire, les projets d"«Action éducative» étaient sou- vent mis de côté quand ils souli- gnaient trop «ce que nous sommes», alors qu"il existe des fonds utilisables à cet effet.

Nous ne serons pas démentis par ce responsable culturel qui expliquait qu"au niveau de la DRAC, on lui conseillait d"abandonner le «Ka» pour d"autres spectacles genre «marionnettes» etc.

On peut donc facilement compren- dre que la Licence des Arts qui allait nous ouvrir sur de grands horizons gêne certains, et même si au niveau du ministère de l"Education natio- nale il a été approuvé, il est clair qu"en «haut lieu» un coup d"arrêt est mis, car il n"est pas question (faisons de la science-fiction) que lors d"un festival Sud-Américain ou Africain par exemple, notre culture à travers sa langue, sa musique, ses artistes et artisans, sa littérature etc., côtoie celle qui sous le drapeau français fait l"éloge du «Siècle des lumières, des châteaux, de la tour Eiffel» etc.

Ce que la France acceptera aujourd"hui, c"est que ce que pro- pose l"UA ne puisse en aucune manière dépasser les frontières de l"Hexagone. C"est d"ailleurs pour cela que le grand marionnettiste colonial qui depuis Paris, et avec l"aide de ses pions et espions locaux tire les ficelles de son armée, dégaine comme d"habitude son épée à la devise : «diviser pour mieux régner»et ce n"est pas un hasard si 2 postes artistiques sont proposés à la Martinique qui n"a pourtant rien demandé.

Mais nous faisons confiance aux universitaires de nos deux îles pour ne pas tomber dans ce piège gros- sier, alors qu"ils doivent aider notre jeunesse à régler tous les graves problèmes qui nous assaillent.

Pour terminer, il serait intéressant que nos lecteurs visionnent sur la chaine de TV panafricaine, la confé- rence donnée par 2 chercheurs de la Fondation Jean Jaures. L"un, Kako Nubu Kpo, chercheur au CIRAD et l"autre, Caroline Roussy, docteur en Histoire Contemporaine met- tent en cause l"OIF (Organisation de la francophonie). Le premier juge cet organisme qui intègre aujourd"hui les pays musulmans et de langue anglaise, comme étant une succursale de la France- Afrique, du franc CFA et du minis- tère des Affaires Etrangères de la France, alors que «la vocation de l"OIF devrait être une francopho- nie des peuples et des cultures» dit-il. Ce Monsieur a d"ailleurs été viré de l"OIF. Vous voyez donc, chers lecteurs, que tout est lié mais… le combat continue.