Maires et UTC-UGTGIl faut savoir terminer une grève !

Le 18 mars 2021, nous lancions à l’adresse des élus et des fonc- tionnaires des collectivités, un appel à la raison pour sortir par le haut de la grève. Cinq semaines après, la situation n’a pas bougé. Les deux parties campent sur leur position.

Pourtant, nous avons placé l’exigence de trouver une issue à cette confron- tation, en prenant en compte l’humain, en sensibilisant sur ce paramètre :«La mairie, le Département, la Région, n’appartiennent ni aux édiles, ni aux fonctionnaires territoriaux. C’est la propriété collective du peuple qu’ils ont la charge de gérer. Ils n’ont pas le droit de le faire, en infligeant des difficultés de vie à la population». C’est cela qu’ils font sans état d’âme.

Dans cette grève, où les revendications posées sont justes, ce ne sont pas les patrons capitalistes qui perdent de l’argent, mais les citoyens, les admi- nistrés qui trinquent, les enfants qui perdent des semaines d’écoles, des parents qui doivent jongler entre leur travail et la gestion de leurs enfants.

Ne pensons-nous pas que c’est un devoir moral de sortir de ce bras de fer, sans perdre la face, et de s’engager dans la recherche de solu- tions qui, en toutes connaissances de la situation, ne pourront s’ins- crire que dans le temps long.

Certes, le contexte n’est pas le même, et sans la transposer à l’iden- tique, nous invitons à réfléchir sur cette déclaration faite le 11 juin 1936 par le secrétaire général du Parti Communiste Français, Maurice Thorez : «Il faut savoir terminer une grève dès que la satisfac- tion a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis, si toutes les revendications n’ont pas encore été acceptées, mais que l’on a obtenu la victoire sur les plus essentielles revendications».

Dans le cas concret de la grève des agents de la fonction publique territoriale, cette déclaration, si elle pénètre l’esprit des protago- nistes, peut aider à sortir de l’impasse.

Car, en fait, c’est un compromis acceptable qu’il faut trouver sur la 1ère revendication posée. Cela est possible, si les deux parties s’ex- tirpent de toutes postures légalistes, toutes références mécaniques à la loi et au droit.

La clé de sortie du blocage est là : Les élus doivent considérer le bien fondé, le caractère indiscutable du respect de tous les avis de la com- mission administrative paritaire actés avant l’entrée en vigueur du décret modificatif de 2021 et s’engager sur la présentation des tableaux d’avancement de grade.

Les fonctionnaires grévistes ne sont en aucun cas responsables de la fail- lite financière des collectivités locales et ne peuvent faire les frais des gabegies et incompétences des élus qui ont généré une telle situation. Mais, il y a une réalité qu’ils doivent admettre : les budgets, notamment de la majorité des communes, sont en déficit.

L’intelligence commande de négocier un plan global pluriannuel de régularisation des situations des agents.

Ce compromis ouvrira la voie à ce «Grenelle» de la fonction publique territoriale en Guadeloupe avec tous les syndicats, les élus et les ins- titutions des finances publiques pour trouver réponses aux pro- blèmes structurels qui sont réels.