20 ème ANNIVERSAIREDELALOI T AUBIRAQue nous dit le silence du Président Emmanuel Macron

Le 10 mai 2001, l’Assemblée nationale française adoptait à l’unani- mité une loi défendue par la députée de la Guyane, Christiane Taubira, reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Cette loi faisait de la France, le premier pays au monde à reconnaître l’esclavage comme un crime contre l’humanité.

Dans son prolongement, le Président Jacques Chirac, décida que le 10 mai, jour de l’adoption de cette loi, sera «La journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition».

Tous ceux qui se sont intéressés à cette question savent que, dès l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale, s’est installé au grand jour dans la société française, un front de négationnistes, de racistes et de colonialistes qui ne veulent pas assumer l’héritage des crimes commis par l’Etat français qui a organisé la traite négrière et l’esclavage en Afrique et dans les Amériques.

Trois ans après le vote de cette loi, celui qui devait devenir le chef de file des révisionnistes et négationnistes français, le philosophe de la pensée blanche, Olivier Petre-Grenouillau, publia en 2004 un livre au titre évocateur : «Les traites négrières».

Tout en affirmant : «Il ne s’agit nullement de dédouaner l’occidental, mais de montrer qu’il n’y a pas de raisons historiques d’en faire le bouc émissaire des malheurs de l’Afrique», il a mis en place tout l’arsenal idéologique, théorique et les méthodes de manipulations des faits historiques pour imposer cette ligne du déni et de la non-repentance qui se traduit dans cette phrase : «Comment peut-on encore accepter que seul l’homme blanc soit qualifié d’esclavagiste et de colonialiste» ?

C’est la conjonction de ces deux évènements : le 20 ème anniversaire de la loi Taubira et le 200 ème anniversaire de la mort de Napoléon Bonaparte qui a enfoncé le voile d’hypocrisie, de faux-semblant et de racisme anti-nègre qui gangrène la société française et particulièrement ses élites.

C’est sur ce terreau qu’évolue, «masqué», le Président Emmanuel Macron, en portant avec détermination, sans complexe, la ligne défi- nie par Olivier Petre-Grenouillau et que l’on retrouve dans le discours qu’il a prononcé le 14 juin 2020 : «La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle n’oubliera aucune de ses oeuvres. Elle ne déboulonnera pas de statues».

Comment ne pas percevoir qu’il pensait déjà à Napoléon Bonaparte avec cette volonté de ne laisser aucune tâche venir pâlir la gloire et le prestige du personnage.

Le 10 mai 2021, dressé dans le jardin du Sénat, devant le monument à la mémoire des hommes et des femmes noirs réduits en esclavage et massa- crés sur ordre de Napoléon Bonaparte, il a choisi le camp du bourreau, en gardant le silence. Quelle insulte à la mémoire des victimes de l’esclavage et à la conscience de leurs descendants !!

Son silence a délivré un message sans paroles mais qui signifie claire- ment que le Président Emmanuel Macron considère que les mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition ne font pas partie de son héritage historique.

Que faut-il encore à nos compatriotes qui vivent en France et qui se lamen- tent de ce silence pour comprendre qu’ils ne sont pas du pays des Macron ?