Ethique et PolitiqueUn code moral pour les élus

Ces consultations électorales des 20 et 27 juin 2021 se dérouleront, malheureusement, sur fond de suspicion, puisque plusieurs élus ont été inquiétés par la justice. Le droit à la pré- somption d’innocence leur a permis de se retrouver dans les starting-blocks.

C omment les électeurs pourront-ils avoir une visibilité dans ce melting- pot électoral qui s’annonce ? Aucun changement significatif sous le soleil de Guadeloupe quand il s’agit d’élections. Quelle que soit la tranche d’âge des candidats, les mêmes vieilles recettes font leur apparition, les mêmes méthodes, les mêmes manoeuvres ont cours.

Les coups bas, les affaires de jus- tice sortent de terre, les alliances tous azimuts de toutes natures, rythment la pré-campagne élec- torale. Tout ce «branle-bas de combat» pré-électoral, non ras- surant, n’est pas de nature à motiver l’électorat pour se ren- dre aux urnes.

On a beau dire qu’il faut assainir les moeurs en politique, cela ne reste qu’un voeu pieux. Mêmes ceux qui prétendent n’avoir rien à se reprocher et d’autres qui déclarent être des incorrupti- bles, sont dans les manigances, sortant du même moule que leurs prédécesseurs.

Il est coutume de dire que la période électorale n’est pas tou- jours saine parce qu’on a le senti- ment que les candidats en lice et leurs supporteurs deviennent méconnaissables.

Ainsi a-t-on vu circuler sur les réseaux sociaux, le président du Conseil régional Ary Chalus, vili- pendait en 2015, le jeune Cédric Cornet. Aujourd’hui devenu jeu-ne maire du Gosier, prési- dent de la Communauté d’ag- glomération la Riviera du Levant (CARL), et président de Sinnoval, figure à la 7 ème place sur la liste menée par ce même président de Région sortant.L’alliance Max Mathiasin-Parée PPDG, a volé en éclats à moins d’un mois des élections. Quel scandale pour l’électorat qui observe et méprise en silence !

D’autre part, l’initiative prise par le Parti Communiste Gua- deloupéen qui consistait à ras- sembler pour la première fois de l’histoire des élections gua- deloupéennes, tous les anti- assimilationnistes, n’a pas tenu toutes ses promesses pour dif- férentes raisons. Et pourtant, c’était la seule innovation pour ces élections.

Ces consultations électorales des 20 et 27 juin 2021 se déroule- ront, malheureusement, sur fond de suspicion, puisque plu- sieurs élus ont été inquiétés par la justice. Le droit à la présomp- tion d’innocence leur a permis de se retrouver dans les star- ting-blocks. Un tel climat élec- toral ne saurait ramener les électeurs indécis aux urnes.

Et c’est bien pour prévenir un tel climat que, depuis le 19 janvier 1991, les élus commu- nistes et apparentés ont rédigé dix propositions pour moraliser la vie politique. Jusqu’à ce jour, cette charte des élus n’a pratiquement pas eu d’échos dans le paysage politique guadeloupéen.

Et pourtant, après une tren- taine d’années, elle est d’une cuisante actualité.

Pour influer sur le cours de l’histoire, le Parti Communiste Guadeloupéen gagnerait à convaincre des parlementaires à déposer cette charte sur le bureau de l’Assemblée natio- nale française.