Échéances électorales et inflation galopante dans la spirale des «affaires»

«Si un homme naît dans une société biscornue, estropiée, cette société le soumettant à son régime, le déforme : tous les préjugés, les monstruosités, les insuffisances du vieux monde, il les fait siens». Anatole Loutnatcharski

L’ entrée dans la précampagne des Régionales et des Départementales corres- pond à une escalade dans l’éclosion «d’affaires». On aurait dit que des apprentis informés, formatés par on ne sait qui, se délectent avec un cer- tain calcul machiavélique à jouer avec la boite de Pandore.

Nous avons une position très claire vis-à-vis de nos élus. Il ne peut être question pour nous de cautionner certains dérapages. Il est cependant important pour nous, de faire remarquer qu’on ne peut se pro- noncer avec véracité sur des «affaires» qui ne sont qu’au stade de suspicions ou d’investigations. Néanmoins, on ne peut pas passer sous silence que notre pays se trouve malgré lui, intégré au capita- lisme français et européen. Et, le capitalisme, système économique basé sur l’exploitation multiforme des classes et masses laborieuses, ne peut, en aucune manière, être vertueux. Il en est de même pour son corollaire le démocratisme bourgeois, quel que soit la forme qu’il peut revêtir.

Les tenants du démocratisme bour- geois se divisent chez nous en Guadeloupe, grosso modo, en deux camps. D’un côté, on trouve ceux qui, invétérés au système, louent béatement cette institution et par- ticipent sans le savoir à sa reproduc- tion. De l’autre une minorité com- posée d’élus et de non-élus, forma- tés par la technocratie dominatrice, ne peuvent échapper aux tares, aux vices et aux dérapages de ce sys- tème basé sur les inégalités.

Il est temps de se rendre compte que «vivre dans une société et ne pas en dépendre est impossible». Le capitalisme dominant et son corollaire, le démocratisme, sont à la base de la marchandisation des consciences, des âmes et des dévo- tions. Et les institutions en place ne peuvent être que des outils de domination de la classe dominante. Dans la situation présente, d’aucuns préconisent de renvoyer, lors des prochaines échéances électorales, tous ceux qui ont «trempé» dans les affaires ou qui sont censés l’être.

«Virer» les représentants fétichistes du démocratisme bourgeois ne représente que peu de chose. Ce n’est que donner des coups d’épée dans l’eau ! Ils sont ou seront rem- placés par de nouveaux, jeunes zéla- teurs et adorateurs de cette institu- tion en crise…

Il n’y a pas lieu à tergiverser, il existe dans ce contexte, une solution. Elle consiste à combattre et renverser ce démocratisme qui gangrène la vie politique, la vie économique et la vie sociale dans notre pays et nous enferme dans la nuit coloniale.Cela revient à éviter tous dis- cours, toutes postures moralisa- trices. Nous ne sommes point dans l’abstrait. Nous sommes en présence d’un problème politique concret qui doit s’articuler sur une réflexion politique aigüe et exiger une solution politique claire, à la portée de l’immense majorité de la masse laborieuse.

Sortir du démocratisme bourgeois, terreau de dérapage, source de pérennisation d’inégalités et de dis- criminations, voilà le grand chantier que doit ouvrir dès maintenant, le monde du travail et ses alliés.

Sortir du démocratisme bourgeois est nécessaire et salutaire pour les acteurs du changement radical, car il est impossible de faire du «neuf» avec une institution surannée, créée par la classe capitaliste pour affermir son hégémonie totale.