La claque !

A llons, ne faisons pas de «chichi» ! Arrondissons à l’unité près. C’est 70% d’abstention, aux élec- tions départementales et régionales en Guadeloupe. Pour être clair, c’est un électeur sur trois qui s’est plié à l’exercice d’aller «fourrer» un bulletin de vote dans l’urne, dimanche dernier.

On pourra évoquer les causes lointaines ou locales pour tenter d’atténuer le coup, rien n’y fera. La claque est retentissante et brûlera longtemps encore les joues râpées par le soleil et les «levées de coude» de la cam- pagne électorale. Aucun des 812 chevaux sans harnais, lancés bride abattue dans l’ypodrome électorale n’a passé la ligne d’arrivée dimanche soir.

Tous les commentaires honteux, les analyses tirées par les cheveux, les extrapolations fumeuses de tous les déserteurs de la tranchée qui pensent pouvoir se «reverdir» sous le drapeau hier abandonné, donnent libre cours à leur fantasme. Car, contre la POLITIQUE, la vraie, celle qui s’occupe de la vie des hommes et des peuples, ils ont perdu la partie dimanche. Contrairement à l’idée dominante, ce n’est pas l’abstention entendue comme un refus démocratique qui a gagné dimanche. Bien au contraire, en balayant comme un feu de paille tous les apprentis sorciers, tous les candi- dats «égarés» dans la campagne, tous les vendeurs de vent, les électeurs qui ne sont pas allés voter ont délivré un message fort : il faut arrêter le cirque médiatique, le vèglag, la corruption et revenir à la politique qui sert les intérêts des citoyens et particulièrement des plus démunis.

Bien-sûr, dans ce «déglinguage», ceux qui depuis des années gèrent la cagnotte qui fait vivre tant de gens sortent en tête des rescapés, les genoux à terre, avec leur capital crédibilité et leur légitimité, fortement entamés. Bien sûr, comme cela s’est répété plusieurs fois, une fraction de l’électorat plus radicale, plus déter- minée à tourner la page politique en Guadeloupe s’est exprimée sur l’offre politique qui apparaissait comme plus enracinée et plus pertinente. Le 2 ème tour ne changera rien à ce que les électeurs ont posé comme exigence sur la table au premier tour.

C’est sur cette base que commence maintenant, la refon- dation de la politique en Guadeloupe.