Le Mali, réussira-t-il sa décolonisation ?

Il y a quelques mois, nous sou- haitions aux jeunes militaires maliens la réussite dans la reprise en main de leurs pays en proie au terrorisme, à la misère et à la menace d’une partition.

Le Mali, avec ses 1,24 mil- lions de km2 et dont la seule partie désertique est plus grande que la France, a connu le même destin que les autres 14 pays d’Afrique colonisés par la France : - Fausse indépendance en 1960

- Exclusivité des marchés aux investisseurs français, à partir des traités bidons signés par des dic- tateurs aux ordres

- Pas de monnaie nationale. Le franc CFA fabriqué par Paris n’est accepté nulle part et toutes les transactions financières doivent passer par la Banque de France qui récupère les réserves finan- cières des 14 pays.

Le paradoxe est que le sous-sol de ce pays, considéré comme l’un des plus pauvres du monde, est une exception géologique : or en abon- dance, présence de charbon, de fer, de bauxite, de pétrole, de gaz etc…

LE REGARD DE LA JEUNESSEMALIENNE VERS LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Nous sommes au 21ème siècle. La Jeunesse malienne, intelligente, bien formée, encadrée par des patriotes activistes, se pose des questions :

- Pourquoi leur gouvernement ne contrôle que 40% du pays ? L’avion du Président est interdit d’atterris- sage dans des zones contrôlées par l’armée française.

- Pourquoi leur armée a peu de moyens militaires, alors que les ter- roristes tueurs motorisés et armés massacrent des populations obli- gées de fuir leurs terres ?

- Pourquoi cela se passe dans des zones où se trouvent des mines d’or, parfois à ciel ouvert ?

- Pourquoi l’armée française venue au secours du pays, avec ses tanks, ses milliers de soldats, son aviation, ses drones, ses services de rensei- gnement est incapable de mettre fin à ces tueries ?

Alors, en regardant du côté de la RCA (République centrafricaine) voisine, la jeunesse malienne s’est rendue compte que ce pays, en proie aux mêmes problèmes qu’eux, avait par l’intermédiaire de son Président Touadira fait appel à la Russie de Poutine dont on connaît la théorie («les terro- ristes, je vais les traquer jusque dans les chiottes») et qu’il n’avait fallu que quelques mois pour que l’aArmée centrafricaine soit réor- ganisée, épurée et que les hordes de terroristes soient mis hors d’état de nuire dans ce pays immensément riche (or, diamant, uranium etc…).

Les Maliens ont compris quel était le chemin à suivre. Le jeune colonel Goïta, âgé de 37 ans, appuyé par son peuple, a réorganisé son gou- vernement et son armée, avec l’aide de la Russie et des autres pays voisins car, le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Burkina-Faso, la Guinée, le Sénégal, ont été mis en demeure de suivre ce vaste mouve- ment de décolonisation, par une jeunesse en effervescence. Il faut dire, qu’à la peur d’être assassiné comme l’ont été de nombreux diri- geants de ce vaste continent, suc- cède peu à peu le désir chez les diri- geants de ce pays de ne plus appa- raître comme des traîtres à leur nation, «des nègres de maison», comme les appellent les Patriotes).DES PEUPLES QUI VEULENTLA PAIX POUR DÉVELOPPER LEUR PAYS

C’est donc presqu’à l’unanimité que les peuples de ces pays demandent à la France :

- Le départ de ses soldats du sol africain

- Le démantèlement de leurs bases militaires - La fin du Franc CFA

- La réécriture des traités com- merciaux

Ils veulent la paix pour développer leur pays, signer des traités écono- miques gagnant avec les parte- naires de leur choix, construire une monnaie commune, et empêcher les enfants de prendre la mer médi- terranéenne avec les conséquences que l’on sait.

Les interventions des députés André Chassaigne du Parti Com- muniste Français et de Jean-Luc Mélen-chon, de la France insou- mise, à l’Assemblée nationale, montrent que certains politiques français sont conscients qu’établir d’autres relations avec le conti- nent africain serait bénéfique pour les deux peuples.