Cyclisme guadeloupéen : Les enjeux du haut niveau

Nous avons incidemment appris qu’une conférence en Zoom sur le thème : «Le cyclisme guadeloupéen et le haut niveau» s’est tenue il y a quelques semaines entre certains cadres techniques guadeloupéens de l’hexagone de la discipline et ceux du pays Guadeloupe. Nous ne savons strictement rien du contenu de celle-ci, ni des objectifs ou pro- jets sur lesquels elle a pu aboutir. Mais l’ancien techni- cien que nous sommes, ose ici livrer son opinion.

D’ abord, osons le dire, s’il est vrai et c’est simple que le h aut niveau en cyclisme est celui des professionnels pro-tour qui participent comme le nom l’in- d ique aux différents grands tours internationaux, il nous faut définir avant de tenter d’y prétendre ce qui pourrait être le haut niveau pour notre cyclisme guadeloupéen.

Notre longue expérience nous a fait clairement comprendre que dès lors que l’on pratique le cyclisme de compétition sur le front des confrontations internationales, même avec le statut d’amateur, la préparation des compétions doit être conduite de façon profession- nelle. Le temps conséquent qu’il faut consacrer aux entrainements, la variété de leur contenu, la dispo- nibilité dont le cycliste qui veut maî- triser sa discipline doit faire preuve pour le suivi médical et les mas- sages, pour la préparation intellec- tuelle, psychologique et mentale montrent bien que le dilettantisme ou l’à-peu-près ne peuvent être admis dans une pratique sportive aussi exigeant. Sa combinaison avec les études ou l’activité profession- nelle salariée est des plus difficiles.

Ceux qui y parviennent à très bon niveau doivent faire preuve dans les conditions de notre pays, (cli- mat tropical chaud et humide, tombée rapide de la nuit) d’une parfaite organisation et d’une réelle auto-discipline. Considérant la réalité du dévelop- pement économique de notre p ays et celle de la taille de nos entreprises locales, il nous semble pour le moment irréaliste de c onsidérer la possibilité d’évoluer vers la professionnalisation de notre cyclisme. En revanche, nous plaçant en dehors de la catégori- sation des clubs de la Fédération française de cyclisme (D3, D2, D1 cette dernière étant le plus haut niveau du cyclisme amateur en France), nous proposerions sur certains critères, sur la trentaine de clubs évoluant régulièrement dans nos compétitions, l’élévation au rang de clubs promotionnels 4/5 d’entre eux parvenus au plus haut niveau qui serait celui des meilleures équipes Continentales Pro auxquelles nos coureurs sont confrontés l’espace du Tour cyclis- te international de Guadeloupe.

Voici le profil des clubs qui pour- raient accéder au statut de clubs promotionnels :

Chacun de ces clubs devra disposer d’un entraîneur et d’un directeur sportif manager titulaires d’un Brevet d’Etat au moins, d’un méde- cin licencié au sein du club pour assurer le suivi médical.

Il devra compter dans ses rangs au moins 8 coureurs de première caté- gorie dont 2 ou 3 espoirs, 8 juniors. Ne pouvant pas bénéficier de salaire, les coureurs se feront récom- p enser en plus des prix qu’ils gagne- ront par un système de primes selon des normes établies par la d irection du club.

Mais les enjeux pour atteindre le h aut niveau intéressent égale- ment la question de la sécurité de l’espace pour l’entrainement. Avec la sursaturation des routes vu le nombre extravagant du parc automobile dans notre pays, il devient extrêmement dangereux pour les coureurs de prendre la route pour s’entrainer. Il est donc urgent pour la direction de notre cyclisme de débatte avec les pou- voirs publics les portions de routes prioritaires en Basse-Terre comme en Grande-Terre pour l’entraînement.

Un autre problème à prendre sérieusement en compte, c’est l’optimisation du calendrier de la saison cycliste avec un réel équilibre dans l’étalement des compétitions et l’augmentation de leur nombre. De cela va dépendre la question fonda- mentale de la planification et de la périodisation de l’’entraine- ment, gages véritables de tout progrès de notre discipline.

Enfin, sans solliciter à tout va la puis- sance publique, il conviendra de rechercher son soutien actif dans la question des frais de transport pour la confrontation à l’étranger de meilleurs représentants.