Haïti : Les élections et le référendum de nouveau reportés

Dans le mouvement de balan- cier politique en Haïti, le Conseil électoral provisoire (Cep) contro- versé, jugé inconstitutionnel et illégal, se voit contraint de repor- ter, à nouveau, à la date du dimanche 7 novembre 2021 les élections irrégulières et le référendum inconstitutionnel et illégal, préalablement fixés au 26 septembre 2021.

Un nouveau calendrier électoral remanié, devant conduire à la réalisation du référendum incons- titutionnel et de ces élections générales irrégulières, au cours de cette année 2021, a été transmis au Premier ministre de facto, Ariel Henry, indique une correspon- dance du Cep décrié.

L’institution électorale demande, à présent, au Premier ministre de facto de «convoquer le peuple dans ses comices», aux dates fixées dans le calendrier électoral, soit «un mois de trente jours» avant le scrutin, conformément à l’article 74 du décret électoral du 5 juillet 2021.

Nulle part dans la Constitution en Haïti, il n’est prévu la préro- gative, que le Cep controversé voudrait attribuer au Premier ministre de facto, de convoquer la population, pour participer à des élections politiques.

Les scrutins combinés (prési- dentiel, législatifs et le référen- dum) devraient avoir lieu le 7 novembre 2021, selon le dit nouveau calendrier électoral.

Le 12 novembre 2021 est la date retenue pour la publication des résultats préliminaires envisagés du premier tour de ces élections, alors que le second tour est fixé au 23 jan- vier 2022 et les résultats définitifs au 19 mars 2022.

Ce nouveau report des élections irrégulières et du référendum inconstitutionnel et illégal survient dans un contexte de rejet unanime, y compris par l’opposition politique, en Haïti, du Cep décrié actuel. Lesmembres de ce Cep problématique ont été installés, le mardi 22 sep- tembre 2020, sans avoir prêté ser- ment devant la Cour de Cassation.

Un précédent calendrier, rendu public, dans la soirée du 28 juin 2021, avait fixé au 26 septembre 2021 la tenue du premier tour des élections présidentielle et législa- tives, ainsi que le référendum voulu par le régime «Tèt kalé» pour chan- ger illégalement la Constitution.

Selon ce calendrier, le deuxième tour des élections législatives et présidentielle devrait avoir lieu le 21 novembre 2021 et les résultats définitifs connus le 7 décembre 2021.RÉFÉRENDUM TROISIÈME FOIS REPORTÉ

Le référendum, initialement fixé au 26 septembre 2021, est de nou- veau reporté, pour une troisième fois, au 7 novembre 2021.

Le référendum inconstitutionnel et illégal, qui était initialement prévu le 25 avril 2021, avait aussi été reporté au 27 juin 2021, suite à des «recom- mandations techniques» des Nations unies, qui assistent le Cep controversé dans la mise en oeuvre de ce processus, qu’elles estiment, pourtant, «peu transparent et pas suffisamment inclusif». Entre-temps, à travers «une proposition d’accord politique», rendue publi- que le mercredi 11 août 2021, le gouvernement de facto déclare s’être engagé à revoir la composition du Cep controversé, dans l’es- prit de l’article 289 de la Constitution, et à s’enten- dre avec les partis poli- tiques et les représentants de la société civile, sur les secteurs qui auront à pro- poser des noms de person- nalités, parmi lesquelles le premier ministre de facto devrait choisir les mem- bres de l’institution. Ce document de proposi- tion d’accord politique serait le fruit de discussions entre le gouvernement, les prota- gonistes du secteur politique, de la société civile, du secteur privé des affaires.

Les fonds nécessaires seront mobili- sés pour la tenue des prochaines élections, annonce le gouverne- ment de facto, soulignant qu’un projet de décret électoral devra être soumis par le (nouveau) Cep au gouvernement, qui s’engage à prendre l’avis des protagonistes politiques et de la société civile, avant sa promulgation.

Rien n’est dit sur les suspicions, qui entourent la fabrication des cartes électorales Dermalog (du nom de la firme allemande, à laquelle contrat a été passé par l’équipe de Jovenel Moïse, malgré la non validation, à deux reprises de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif/Cscca). Martine Joseph Moïse, l’épouse de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, est épinglée dans le dossier Dermalog.

Dans l’intervalle de ces tractations politiques, un document final de sortie de crise, élaboré à partir des propositions de diverses actrices et de divers acteurs, devrait être publié, cette semaine, par la Commission de recherche d’une solution haïtienne à la crise, qui oeuvre en ce sens depuis mars 2021 en Haïti. Source : Alterpresse