Wou pwan sans an-nou pou kalbandé kovid-la !

Après avoir entendu le cris d’im- puissance de la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS), devant la catastrophe sanitaire qui s’annonçait avec la progression du virus covid-19, nous avons dans l’étincelle du 15 avril 2021, lancé un appel à la mobilisation générale, dans l’indifférence des gens de bonne conscience qui, pour reprendre ce que disait le Président Jacques Chirac au Sommet de la Terre à Johannesburg «La mai- son brûle et nous regardons ail- leurs». Telle était la posture des élites de notre pays.

A ujourd’hui, sentant la cha- leur de la flamme se rappro- cher de leur «maison», ils se réveillent en sursaut et appellent en boucle, sans oser aller mouiller leur chemise sur le terrain, les gens «d’en bas» à monter en première ligne pour éteindre le feu. Il n’est jamais trop tard pour voir clair, mais surtout qu’ils ne se posent pas en donneurs de leçons !

Pour l’information de tous nous republions l’article le Parlons vrai«Wou pwan sans an-nou pou kal- bandé kovid-la».

«Lors du dernier point de presse heb- domadaire sur la situation de l’épidé- mie de la Covid-19, le jeudi 15 avril 2021, la directrice de l’ARS, Madame Valérie Denux, placée au pied du mur, a mangé son chapeau. Après avoir passé son temps à dénigrer nos «mès é labitid», elle n’avait pas d’autres choix que de faire appel au sens des responsabilités et à la force des valeurs qui fondent notre société, pour barrer la route à ce virus mutant, en laissant le préfet dans son rôle de gendarme de la sécurité publique.

Cette conférence de presse qui signe un aveu d’échec de l’Etat colonial, nous renvoie à ce leitmotiv que nous avons lancé ici, dès le début de la crise : «Gwadloupéyen sové nou nou-menm».

Mais, ce qui interpelle le plus dans cette image des fonctionnaires de l’Etat, projetée sur les écrans de télévision, c’est l’absence des élus endogènes, les seuls représentants légitimes de la population guade- loupéenne. Au moment où des menaces graves pour la vie des Guadeloupéens se profilent à l’horizon, affirment les autorités de l’Etat, il n’y a sur la table occupée par trois fonctionnaires venus de l’autre côté de l’océan, aucun visage autochtone, ni le prési- dent du Conseil régional, ni le prési- dent du Conseil départemental, ni le président de l’Association des maires pour joindre leur voix à cet appel solennel à la responsabilité et à la mobilisation pou «sové fanm et nonm a péyi-la».

Que font-ils ? Où sont-ils ? Où se cachent-ils ? Ah ! N’oublions pas, il y a peut-être plus urgent à leurs yeux que l’humain. En deux mois, il y a les élections… Il y a des mandats à sau- ver ou à gagner.

Que l’on ne vienne pas, dans cette situation de crise exceptionnelle, nous «enfumer» avec cette histoire que la santé, c’est de la compétence de l’Etat, alors qu’il s’agit de la vie des Guadeloupéens.

Nous sommes certes attachés à la vie démocratique, à l’expression, en toute transparence, des choix citoyens, mais nous sommes, avant tout, pour l’émancipation humaine.

L es chiffres de progression du virus mesurés par l’ARS, sont inquiétants. Il faut donc regarder les choses au s érieux et nous organiser pour l’em- pêcher de nous «avoir».

Le choix de la finance, du marché libre et ouvert au détriment de la vie, f ait par les plus hautes autorités de l’Etat, depuis le début de la crise, et les mesures controversées et impro- ductives prises ici par ses servi- teurs, auraient certainement p longé la Guadeloupe dans une situation sanitaire ingérable, et les conséquences de cette épidémie s eraient pires à ce jour, si les Guadeloupéens n’avaient pas, naturellement, mobilisé toutes leurs ressources d’auto-défense, actionné tous leurs réflexes sécuri- t aires, exercé une saine solidarité dans les familles et la population.

Ce que nous avons fait depuis un an, nous devons continuer à le faire. Ne baissons pas la garde face à ce virus, qui donne le tourniquet a ux plus grands infectiologues sur la planète.

R edoublons de vigilance, maintenons toutes les mesures de précautions, aimons-nous les uns, les autres, oublions les attraits du bien matériel et des plaisirs faciles.

Pa fè kosyè. An nou wou pwan sans an-nou pou kalbandé Covid-19-la.