Smgeag ou Siaeag bis repetita ?

D’après certains qui se refusent d’être des godillots, les dés seraient pipés car, ce nouveau syndicat démarre avec une dette des fournisseurs. La dette bancaire des EPCI aurait été annulée mais rien n’est prévu pour les consommateurs sur qui repose la structure.

C ela fait aujourd’hui, 28 ans que le Parti Commu- niste Guadeloupéen dans une déclaration de la Section communiste de Capesterre Belle-Eau, datée du 18 octobre 1993, s’est prononcé pour la création d’un service public de l’eau à l’échelle de la Guadeloupe. Au cours de ces 20 dernières années, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, mais les robinets de nombre des usagers sont res- tés sans une goutte ou coulaient au compte-gouttes.

Le mercredi 1 er septembre 2021, a été installé, à l’hôtel de la Région, le Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadelou- pe (Smgeag). Jean-Louis Francisque, maire de la com- mune de Trois-Rivières s’est vu confier les rênes.

S’il n’est pas contestable que la création d’un syndicat mixte de production d’eau potable consti- tue une avancée par rapport à la situation actuelle, ce qui attire l’attention et laisse les usagers pantois, c’est que ce sont les mêmes, qui hier, étaient au Siaeag que l’on retrouve au Smgeag. D’autre part, certains observateurs avertis s’interro- gent sur la non candidature du président du Siaeag Ferdy Louisy, laissant la voie libre au seul candi- dat Jean-Louis Francisque. Les choses étaient ficelées à l’avance.

Une première étape a donc été franchie mais, le plus dur reste à venir. Déjà, des défections sont à noter auprès des représentants des usagers qui, pour certains, voulaient siéger dans la commis- sion délibérative pour mieux défendre les intérêts de leurs mandants et non faire partie d’une commission consultative qui n’a aucun pouvoir de coerci- tion. Il semble que les membresde la commission de surveillance auraient été choisis par le préfet.

D’après certains qui se refusent d’être des godillots, les dés seraient pipés car, ce nouveau syndicat démarre avec une dette des fournisseurs. La dette bancaire des EPCI aurait été annulée mais rien n’est prévu pour les consommateurs sur qui repose la structure.

Si le nouveau syndicat part sur de nouvelles bases, avant même les réparations des fuites, il faudra qu’il s’applique à régler le pro- blème des anciennes factures. Le changement des compteurs défectueux s’impose pour ne pas connaître les mêmes effets.

D’après nos informations, il est prévu l’harmonisation du prix du m 3 d’eau à 5.50 € de manière à éponger la dette de la gabegie engendrée au Siaeag.

Une fois de plus, c’est une multinationale étrangère qui va gérer les eaux de Guade- loupe. On aurait dit que l’his- toire tend à se répéter.

On ne pourra pas faire l’impasse sur une réflexion qu’avait faite le précédent préfet Philippe Gustin et qui vaut tout son pesant d’or, je cite : «Si on crée une nouvelle structure avec les mêmes qui ont créé la gabegie, c’est comme si on n’avait rien fait». Fin de citation.

Après la répartition des profes- sionnels de l’eau dans les diffé- rents EPCI, les consommateurs ont hâte de connaître leur situa- tion à l’égard de cette nouvelle structure. Pour l’instant, l’ur- gence est de faire couler l’eau dans les robinets des Guadelou- péens surtout par ce temps de crise sanitaire. La relance de l’économie guadeloupéenne ne peut se faire sans l’eau de vie.