Rentrée 2021 sous le signe de l’inquiétude !

Depuis le début de la pandémie, les chiffres de la contamination et les protocoles sanitaires sont les préoccupations essentielles du rectorat. Ces deux années scolaires perturbées (2019- 2020 et 2020-2021) n’ont pas pour autant freiné le gouverne- ment dans sa stratégie de réforme de l’école. A croire que la pandémie avec ses périodes de confinement a été une belle aubaine pour faire avancer notamment la réforme sur le baccalauréat (contrôle continu) et l’école à distance.

En ce début d’année sco- laire 2021-20222, cela commence bien mal sur notre territoire : report repoussé au 13 septembre, cours en distanciel dans les 15 premiers jours, proto- cole sanitaire et la question vacci- nale au centre des débats.

Toutes ces inquiétudes que les parents, les enseignants et les élèves tentent de surmonter ne doivent pas nous faire oublier qu’au-delà de la gestion immédiate de la crise sanitaire, il y a une ques- tion fondamentale et capitale : quelles seront les conséquences sur la scolarisation, le niveau des élèves, sur le système éducatif de demain dans notre pays déjà si fra- gilisé par une politique éducative inadaptée aux réalités du pays (cli- matiques, sociales, culturelles, géo- graphiques, …) ?Et si c’était l’oppor- tunité qu’il fallait pour réfléchir à l’école de demain en Guadeloupe ?PROFONDES INEGALITES ENTRE ELEVESIl serait judicieux de faire un diag- nostic sur le niveau des élèves car à notre avis l’écart avec les élèves les plus fragiles sur les plans scolaire et social a du se creuser. Durant ces deux dernières années sco- laires. Les retards accumulés et occasionnés par la répétition des fermetures de classes (pandémie, eau, dératisation, manque d’ensei- gnants, grève…), laisseront des traces. Malgré les efforts redoublés des enseignants, certains élèves de la maternelle et du primaire auront b eaucoup de mal à rattraper ce retard et risquent d’être demain de futurs décrocheurs. Et on connaît la suite qui leur sera réservé !

L a question des moyens n’est pas nouvelle mais reste évidemment plus que jamais au coeur de cette r entrée scolaire. La réussite souhai- tée par les instances éducatives exige des classes non surchargées donc la généralisation du dédouble- ment des classes et forcément de l’embauche d’enseignants, de matériels numériques, d’un réseau internet de qualité et pour tous, de l’accompagnement des élèves livrés à eux-mêmes, etc.. Voilà donc une situation où le «quoiqu’il en coûte» devrait être la priorité afin de prépa- rer l’avenir de notre pays.

D’autre part, l’absence d’une méde- cine scolaire est aussi une cause de ces inégalités. Les services de pro- motion de la santé qui avaient la charge de dépister suffisamment tôt les élèves, ont été démantelés. Il est plus que nécessaire qu’une poli- tique offensive de santé des élèves soit mise en oeuvre afin de lutter contre l’échec scolaire. Cette poli- tique devrait être celle de la préven- tion, du dépistage face aux pro- blèmes tels que les troubles auditifs et visuels, à la surcharge pondérale, à l’hygiène bucco-dentaire, aux troubles du langage et de l’appren- tissage… Devant cette nécessité médicale notamment, la question de l’embauche de personnel de santé et donc la question de la maî- trise du pouvoir décisionnel reste toute entière !

Mais en ce début d’année scolaire, d’autres questions cruciales provo- quent l’inquiétude des parents : la restauration, la garde d’enfants à domicile ou pas, l’utilisation des outils numériques, le suivi scolaire des enfants. Véritable casse-tête pour les familles ! Toutes ces ques- tions sont forcément liées à la ques- tion sociale et donc forcément crée des inégalités !

ENSEIGNANTS A RUDE ÉPREUVE

Pris entre deux feux (administra- tion rectorale et les parents), le per- sonnel enseignant est le maillon fort de toute cette chaîne de l’édu- cation. Faire le maximum avec le minimum. Tel est le défi !

En dépit des efforts conséquents fournis pour la réussite des élèves, de l’expérience acquise lors de ces deux dernières années scolaires, la mission de ce personnel est aujourd’hui multiple et donc deve- nue très problématique dans les circonstances actuelles : éduca- teur, psychologue, médecin, t echnicien des outils numériques, contrôleur du respect des condi- tions sanitaires, etc. Le métier de cette profession connaît des bouleversements et va sans aucun doute connaître des évolutions notamment sur la ques- tion de la qualification. Et qui va décider de l’orientation de cette évolution ? Et Quid de la formation ? De l’évolution de carrière ?

Prônant pour une école de l’éman- cipation, de la légalité, le PCG appelle le personnel enseignant à refuser la résignation, à se rassem- bler, à innover dans l’enseignement en présentiel afin de rendre davan- tage attrayant l’apprentissage en classe et donner aux étudiants l’en- vie d’en faire leur profession. DES PARENTS LIVRESA EUX-MÊMES

Encore une rentrée à s’arracher les cheveux pour les familles ! Des familles pour beaucoup d’entre elles ne savent pas encore à quel saint se vouer : faire le choix entre aller tra- vailler ou rester chez soi pour assu- rer la garde de leurs enfants car le salaire n’étant pas suffisant ; com- ment gérer la restauration scolaire de leur enfant alors que le parent seul -pour beaucoup d’entre eux- travaille ; comment faire pour l’école à distance de leurs enfants lorsqu’on ne peut acheter plusieurs ordinateurs ; faire face à un réseau informatique défectueux.

Toute une série de difficultés que vivent de nombreux parents dans un contexte aussi compliqué socia- lement.Ce qui emmène notre parti, le PCG, à conseiller aux parents de sortir de l’isolement, de se rapprocher des associations d e parents d’élèves, de se rassem- bler en collectifs.

L e PCG invite à la solidarité de la population guadeloupéenne. Il ne serait pas vain de penser et de dire q ue la situation des plus fragiles et des plus précaires s’est accentuée durant cette période. Même les familles qui ont pu résister grâce à l’aide de l’État français lors du début de la pandémie connaissent actuel- lement quelques difficultés à s ‘en sortir notamment pour se soigner correctement et pour se nourrir correctement.

Faire face à la scolarisation de leurs enfants vient rajouter une couche supplémentaire à leurs détresses.REAGIR EN CONSCIENCE

Alors, face à une telle situation, ne devrions-nous pas prendre ce temps pour nous poser la question à savoir comment faire (si nous aimons ce pays et si nous sommes solidaires) pour préparer notre pays à faire de l’éducation une priorité absolue.

Tout d’abord, nous devons être conscient de la nécessité d’avoir le pouvoir de décider de l’orienta- tion de la politique d’éducation à mettre en oeuvre dans notre pays. Si ce choix est partagé par la majorité du peuple, par nos déci- deurs locaux, par la classe poli- tique du pays alors avançons concrètement sur cette question.

Ensuite, concevoir un projet porté par tous, pour une école qui : Soit publique, ouverte à tousOffre les meilleures conditions possibles d’apprentissage Favorise la progression plus que la compétition Combat les inégalités Éduque à la santé, à la citoyennetéOuverte au monde (profession- nel, associatif, à notre environne- ment naturel, ...)Favorise et qui reconnaît la valeur professionnelle du personnel

Avec cette seule volonté de prépa- rer notre Guadeloupe à des lende- mains meilleurs pour ses enfants, engageons-nous à transformer ces inquiétudes en des notes d’espoir.