Coup de gueule des Très Petites Entreprises

La situation structurelle du mal développement de la Guadeloupe s’étale au grand jour de plus en plus. Il serait erroné de la lier à la crise sani- taire d’aujourd’hui qui n’est qu’un révélateur de plus, se manifestant de manière vivante et concrète quant à la profon- deur de celle-ci.

La permanence de notre engagement politique, notre expérience de lutte et la grille de lecture que nous disposons face à tous les évène- ments socio-politico-économiques du pays, nous autorisent à affirmer que l’heure n’est plus au constat, aux lamentations, ou autres incan- tations le contre le colonialisme, mais à l’unité dans l’action.

Le jeudi 02 septembre 2021, lors d’une conférence de presse de pré- sentation de la convention de par- tenariat entre, le collectif des orga- nisations professionnelles de la Guadeloupe avec à sa tête Jean- Yves Ramassamy, la Fédération du tourisme de proximité représentée par sa 1 ère vice-présidente, madame Olivia Ramoutar et le président de la Fédération des très petites entre- prises, Monsieur Alain Nagam, un constat d’échec a été dressé.

Ce dernier poussa un véritable coup de gueule pour empêcher aux TPE et aux entreprises guade- loupéennes de sombrer définiti- vement, face à leur détresse sociale, fiscale, bancaire… D’au- cuns pensent qu’après la crise du Covid-19, on va vivre une révolu- tion civilisationnelle.

Depuis tantôt, nous préconisons qu’il y ait un véritable consensus autour d’un réel projet global de développement, économique, social, écologique, culturel et poli- tique, c’est-à-dire un projet d’émancipation politique qui porte des réponses aux préoccupa- tions qui relèvent de l’urgence et de la gravité de notre situation.

A l’image des trois organisations professionnelles qui ont signé ce par- tenariat, l’heure du consensus global a sonné pour le pays. Face à la poli- tique assimilationniste, colonialiste et capitaliste que la France et l’Europe étalent au grand jour chez nous, il serait contre-productif de séparer la lutte politique, la lutte syn- dicale et le combat des très petites entreprises guadeloupéennes pour leur survie, dont la proportion repré- sente aux alentours de 95% des entreprises locales.

Dans le cadre de cette convention de partenariat entre les très petites entreprises guadeloupéennes et l’entreprise guadeloupéenne, plu- sieurs points forts ont été abordés, notamment la restructuration des entreprises pour l’accès à des finan- cements adaptés, l’accentuation d’une nouvelle politique touristique de proximité, l’innovation de la mobilité tant professionnelle, de loi- sir ou de marchandises, véritable levier de développement et de transformation du pays.

Pour ce trio de chef d’entreprise, il s’agit avant tout de faire évoluer les TPE et les entreprises guadelou- péennes, qui doivent se transfor- mer pour certaines, afin de doter le pays de véritables capacités de pro- duction industrielle, en valorisant principalement de façon urgente l’industrie agroalimentaire et l’agro-transformation, la biodiver- sité végétale et les énergies du futur dites énergies renouvelables. Investir dans la ressource humaine en se consacrant à la formation continue des dirigeants et des salariés pour mieux s’adapter aux nouveaux métiers et à l’usage de plus en plus présent du digital.

Enfin, créer un nouveau pacte administratif, car le dispositif fiscal, le dispositif des prélèvements sociaux et le cadre d’accès au finan- cement bancaire à montrer ses limites. A eux de préciser égale- ment, que depuis plus de trente ans, du rapport Jarnac en 1987 au rapport Patient-Cazeneuve en 2019, en passant par le rapport Lise-Tamya en 1999, la loi égalité réelle Outre-Mer de 2017, sans oublier le Plan corail de 2009, on assiste à une succession d’échecs des mesures prises.

Aujourd’hui, il s’agit pour eux de proposer aux acteurs écono- miques un nouveau pacte gagnant-gagnant, pour les TPE et les entreprises, mais aussi pour les pouvoirs publics.

Pour nous communistes, quoi que l’on fasse le salut du pays passe inexorablement par notre respon- sabilité à le soustraire du système colonial et assimilationniste. Les forces économiques, sociales et politiques doivent se rendre à l’évi- dence, de l’impérieuse nécessité qu’il y a à instaurer un pouvoir poli- tique guadeloupéen pour porter des réponses concrètes aux pro- blèmes qui assaillent les Guadelou- péens de façon répétitive.