Les enseignements des élections cantonales à Capesterre Belle-Eau

Pour bien comprendre les enjeux à Capesterre Belle-Eau,le politologue Georges Calixte nous présente son analyse après le 1er tour descrutin.

Georges Calixte :Il y a trois conclusions à tirer de cette élec- tion. La première, c'est que la Fédération du Parti Socialiste qui cherche à faire une percée sur la commune de Capesterre Belle- Eau a du mal à voir aboutir sa démarche. On se souvient, aux dernières élections cantonales de 2011, la Fédération du Parti Socialiste a fait un investisse - ment important à Capesterre Belle-Eau. Pourtant, les deux conseillers généraux étaient étiquetés de droite et donc, la Fédération du Parti Socialiste cherche un leader et a tenté avec M. Najib Saloum, afin d'évaluer sa côte de popularité. On ne peut pas parler d'échec mais d'une démarche infructueuse, la preuve, c'est qu'il ne figure pas au deuxième tour .

Le deuxième enseignement que l'on peut tirer, c'est que Capesterre Belle-Eau qui a tou - jours été une terre de gauche, se singularise par le fait que l'opposition au maire a toujours été une opposition éclatée. Il n'y a jamais eu de consensus. J'en prends pour preuve deux exem - ples : lorsqu'en 2008, Joël Beaugendre a été élu, il avait 3600 et quelques voix et le total de ses sept opposants faisait 5063 voix, donc normalement avec une entente, il ne devrait pas y avoir de problème. Alors qu'au 2e tour, il est passé largement. T out simplement quand les protagonistes s'invectivent au 1er tour et qu'au 2e tour on demande à l'électorat de se pro - noncer même s'ils se sont mis d'accord entre les deux tours, l'é- lectorat ne fait pas confiance à un congloméra de circonstances qui risque de s'éclater en matière de gouvernance. Or le propre de la politique, c'est justement de réduire l'incertitude, de don- ner la sécurité. Donc résultat, l'électorat préfère voter pour celui qui garantira plus de stabilité. Si M. Jean-Philippe Courtois a eu autant de voix, c'est que M. Najib Saloum, manifestement n'a pas eu la popularité, bien que dans cette élection, tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec M. Beaugendre ont cher - ché quelqu'un qui serait à même à porter leur mécontentement. Les électeurs n'ont pas forcément voté pour les idées de M. Jean-Philippe Courtois, mais c'est la traduction d'un mécontentement. D'ailleurs, on est exactement dans le même cas de figure en 2011, M. Joël Beaugendre avait obtenu 963 voix alors que le total de ses opposants était de 1182 voix toujours aux élections cantonales. Au 2e tour , il a bénéficié de la division de ses opposants pour passer avec plus de 1700 voix alors que M. Najib Saloum obtenait 900 voix et quelques. M. Beaugendre est loin d'avoir épuisé son nombre de voix.

Cette dispersion, cette opposi- tion disparate de Capesterre Belle-Eau a finalement profité à M. Jean-Philippe Courtois parce qu'ils n'ont pas voulu voter pour M. Joël Beaugendre.

La troisième conclusion que l'on peut tirer est liée aux élections législatives. La commune de Capesterre Belle-Eau a été ratta - chée à la 4e circonscription. Il faut voir le rapport de force. Pour l'heure, c'est la circonscription de M. V ictorin Lurel avec la possibilité qu'il y ait une candidature éventuelle de Mme Marie-Luce Penchard.