La Semaine Bleue fête ses 70 ans !

Comment ces personnes peuvent-elles vivre bien quand elles sont aban- données par leurs propres enfants ou par la société ? Comment certaines per- sonnes âgées peuvent vivre bien en Guadeloupe quand elles perçoivent une pension en dessous du seuil de pauvreté fixé à 600 euros ?

C ette année, est fêté le 70 ème anniversaire de la Semaine Bleue, du 04 au 10 octobre 2021, dans un con- texte anxiogène causé par la pandémie, avec pour thème en : «Ensemble, bien dans son âge, bien dans son territoire, bien dans la Guadeloupe d’au- jourd’hui et de demain».

Dans cette crise sanitaire et sociale, les séniors ont été les proies du covid-19.

Selon le bulletin d’information de l’Insee du mois de mai 2021, en 2030, 28 000 personnes âgées de plus de 60 ans et plus, seraient en situation de dépen- dance. Il est à noter que c’est 8 000 de plus qu’en 2017.

La situation des personnes âgées en Guadeloupe n’est pas relui- sante. C’est louable que depuis 1951, la société a commencé à s’apitoyer sur le sort de ses aînés.

Chaque année, la Semaine Bleue se traduit par une grande fête donnée en l’honneur de ceux qui ont été hier les bâtisseurs de la société d’aujourd’hui.

Cette année, la programmation de cette fête se déclinera essentiellement en distanciel par les organisateurs, à travers les moyens numériques, les réseaux sociaux qui, danscer- tains cas, sont décriés, mais aussi sur les médias traditionnels comme la télévision et la radio.

Plusieurs thématiques concer- nant nos séniors seront abor- dées, malgré leur diversité, l’es- sentiel reposera sur la santé. Mais, il n’y a pas que les pro- blèmes de santé qui intéres- sent nos aînés.

Comment une personne âgée peut être bien dans laGuadeloupe d’aujourd’hui quand elle est confrontée à la solitude chez elle ?

Comment ceux que nous appe- lons souvent les bibliothèques vivantes de notre histoire peu- vent se sentir bien dans leur territoire et pourtant quand ils veulent se rendre chez un médecin se trouvent confron- tés à un manque de transport dans leur quartier ?

Comment ces personnes peu- vent-elles vivre bien quand elles sont abandonnées par leurs pro- pres enfants ou par la société ?

Comment certaines per- sonnes âgées peuvent vivre bien en Guadeloupe quand elles perçoivent une pension en dessous du seuil de pau- vreté fixé à 600 euros ?

En France hexagonale, par contre, où la vie est moins chère, ce seuil de pauvreté est fixé à 1063 euros. Pourtant, tous ceux qui visitent notre bel archipel ne cessent de crier à la cherté de la vie.

Aujourd’hui, avec la mutation de la société vers le tout numérique, «gran anman é gran apa, pépa suiv».

Nos séniors ne sont pas tous en capacité d’utiliser un téléphone portable, un ordinateur ou payer leurs factures à distance. Cepen- dant, la société dans laquelle nous vivons est sans état d’âme. Elle n’a pas de temps à perdre. Beaucoup de nos aînés subissent déjà les effets et se retrouvent sur le bas-côté.

C’est vrai qu’ils sont ensemble avec nous physiquement, mais dans un monde complètement différent puisque le fossé s’est creusé entre les générations.