COMMUNIQUÉ DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉN : Solidaires des soignants et de tous les Guadeloupéens victimes des violences de l’Etat colonial français
Dans la déclaration intitulée «L’Ap- pel au peuple» rendue publique le 5 mars 2021, nous avons écrit :«L’Etat français est engagé dans un processus visant à vassaliser toutes les Assemblées locales et à étouffer toute volonté des Guadeloupéens, d’exister pour eux-mêmes, et à défendre leurs droits, et leurs aspira- tions légitimes de peuple. Son objec- tif, c’est d’assurer la poursuite de l’économie de pwofitasyon et de maintenir sa domination politique en Guadeloupe».
Il faut se rendre à l’évidence, l’ex- ploitation cynique de la pandémie de la covid-19, s’inscrit parfaite- ment dans ce processus. L’enjeu pour les autorités n’a jamais été de préserver la santé et la vie des Guadeloupéens. Cela s’est vérifié par l’absence d’anticipation, la sous-évaluation des moyens en personnel et en matériel dans les hôpitaux, la manipulation de l’in- formation, l’absence d’une com- munication véritable pour mobili- ser la population sur la lutte contre le virus.
C’est cette stratégie appliquée avec arrogance par les autorités de l’Etat, sans tenir compte du contexte gua- deloupéen qui a amplifié la défiance envers les pouvoirs et la méfiance envers les solutions imposées de l’extérieur, sans information et sans recherche d’adhésion.
La politique vaccinale a été invalidée dès le départ par les mensonges et l’autoritarisme de l’Etat et non par les syndicats et les partis politiques.
Confronté à l’échec de la vaccina- tion, le gouvernement plutôt que d’engager un véritable travail péda- gogique sur le terrain, au plus près des gens avec toutes les ressources humaines et techniques disponibles a fait le choix de passer par la force en mobilisant son arsenal juridique, en recourant au chantage et à la répression, en privant les soi- gnants non vaccinés de travail et e n contraignant des médecins à fermer leur cabinet.
L a crise sanitaire qui a déjà causé plus de 900 morts en Guadeloupe s’est transformée, par la volonté du g ouvernement et dans la plus grande passivité des Assemblées locales, dans une crise systémique. La réalité est là :
- La Guadeloupe compte à ce jour 60% de non vaccinés. Pourtant, grâce aux efforts des Guadelou- péens qui respectent les mesures de restriction, pratiquent avec disci- pline les gestes barrières la pandé- mie recule. Au 17 octobre, le taux de positivité est de 1.9%, inférieur au seuil de vigilance ; le taux d’inci- dence de 41,4 est en baisse.
- Des centaines de Guadeloupéens de toute condition sociale et de toute obédience expriment chaque semaine leur résistance à l’obligation vaccinale et au Pass sanitaire.
- Les hôpitaux et les centres de santé sont en grève.
- Les restaurateurs se mobilisent contre le pass sanitaire. Le gouvernement français veut nous imposer la triple peine : les plus d es 900 morts que nous pleurons, des milliers de salariés plongés dans la misère parce que privés de leur e mploi sans avoir commis aucune faute professionnelle, nos malades livrés à la mort parce que sans ser- v ice hospitalier pour les soigner.
«Nous disons non ! No pasarán ! Nou pa dakò !».Le ministre de la Santé devrait méditer ces paroles de Rosan Girard co-fondateur du PCG. «Il est pour le moins stupide de penser que la Guadeloupe connaîtra un quelconque dévelop- pement ou une meilleure organi- sation sociale dans l’application bornée des lois et des règlements votés pour la France et l’Union européenne».
Arc-bouté sur sa posture guer- rière : la force reste à la loi, le gou- vernement a allumé un brasier. Il devrait entendre les voix des dif- férents parlementaires et leaders politiques qui s’élèvent de tous les territoires «outremer», en échos aux revendications des manifes- tants qui demandent :
- Que la loi sur l’obligation vacci- nale et le Pass sanitaire ne soit pas appliquée dans nos territoires.
- Que les mesures de suspension des personnels soignants soient abrogées.
- L’annulation des dispositions auto- risant les visiteurs ayant un schéma v accinal complet à entrer sur le ter- ritoire guadeloupéen sans test PCR négatif obligatoire et sans isole- ment contrôlé.
Le Parti Communiste Guadelou- péen réaffirme sa solidarité à tous les soignants et personnels de santé, à tous les Guadeloupéens victimes des violences politiques de l’Etat colonial. Il estime infamant de quali- fier tous ceux qui manifestent leur refus d’accepter un acte médical pour lequel, ils ne peuvent donner un consentement éclairé com-me des «égarés», des antivaccins, des agitateurs professionnels, des indé- pendantistes, des anti-France.
Il appelle tous les honnêtes gens de la Guadeloupe à se joindre à ce mou- vement de résistance pour le res- pect de nos droits fondamentaux.«QUI SÈME LA MISÈRE, RÉCOLTE LA TEMPÊTE !»Pointe-à-Pitre, le 26 octobre 2021