Georges Abdallah, le plus ancien prisonnier politique de France

Dans les geôles de France, il n’y a pas que des malfrats et des prisonniers de droit commun. Il y a aussi des détenus politiques.

G eorges Abdallah, Libanais, militant communiste, chré- tien, est un de ceux-là, ancien instituteur dans un village au Liban, jusqu’en 1979.

Il s’engage dès 1971, dans les rangs du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et fonde en 1978 les Forces armées révolutionnaires liba- naises (FARL). C’est un militant communiste révolutionnaire au service de la cause palestinienne.

Il est arrêté à Lyon en 1984, pour détention de faux papiers. Délit pour lequel il encourt une peine minime. Dans le contexte des attentats qui secouent la France dans la même période, il est inculpé pour l’assassinat de l’attaché mili- taire des Etats-Unis et d’un membre du Mossad, le service d’espionnage israélien à Paris en 1982 sur la base d’un dossier monté de toutes pièces par les services français.

Georges Abdallah rejette ces accusations à son procès en 1987. Un juge français le condamne à la perpétuité.

Dans cette affaire, les flics, les avo- cats ont menti pour fabriquer des preuves pour, à travers Abdallah, porter un coup politique à la lutte des Palestiniens. Le Gouvernement français s’est aligné sur la position des Etats-Unis et d’Israël.

Aujourd’hui, Georges Abdallah qui a fêté ses 70 ans dans la prison de Lannemezan, dans les Hautes Pyrénées, le 2 avril 1951 a déjà passé 37 ans de sa vie derrière les barreaux.

Il n’a rien renié de son idéologie et de son engagement pour la libéra- tion de la Palestine.

Depuis 1999, il peut, d’après les lois françaises, prétendre à une libéra- tion conditionnelle. Dès novembre 2003, la justice va autoriser sa libé- ration, mais les gouvernements suc- cessifs de la France vont s’opposer et bloquer sa libération, sous la pression israélo-américaine.

Georges Abdallah n’est pas seul dans sa prison. La solidarité internationale s’organise et s’amplifie pour exiger sa libéra- tion. Au mois d’octobre de chaque année, des centaines de personnes se rassemblent à la prison de Lannemezan pour apporter leur soutien et lui rap- peler qu’il n’est pas seul.

L’acharnement des Gouverne- ments français et de leurs services secrets contre ce militant commu- niste pro-palestinien, c’est pour donner des gages à «l’empire» et au sionisme palestinien.

La France, en gardant enfermé un homme pour son idéologie, et en s’alignant sur des Etats qui n’ont rien à faire du droit international et des résolutions de l’ONU, a perdu toute crédibilité pour donner des leçons de démocratie, de liberté, au monde entier.Liberté pour Georges Abdallah !