L’Economie sociale et solidaire : Une réponse à la crise ?

Il en résulte que cette crise qui s’avère sous dif- férents aspects : écono- mique, social, sanitaire, sociétal, est loin d’attein- dre son paroxysme car, selon des observateurs avertis, la Guadeloupe est bien à l’heure de la récession économique

« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins». Cet adage résume, de ma- nière générale, les principes d"une société socialiste ou communiste, au sens premier du terme, porté notamment par Etienne Cabet qui fut le premier à se définir «commu- niste» en 1840, en prônant une forme de communisme chrétien.

A ce socialisme qualifié de «socia- lisme utopique», Karl Marx et Friedrich Engels, ont préféré le «socialisme scientifique» qui aboutit à l’idéologie «marxiste-léniniste».

Ainsi, près d’un siècle depuis la mort de Vladimir Ilitch Lénine, le 21 janvier 1924, les différentes mani- festations qui plaident depuis plu- sieurs décennies, et en l’occur- rence, au cours du mois de novem- bre 2021, en faveur de l’économie sociale et solidaire, nous invitent à nous interroger sur cet adage mis en exergue au début de nos propos et qui permettrait assurément à chacun de vivre, dans toute sa dignité d’être humain, sur cette planète, si et seulement si, le monde entier n’avait pas connu ces ravages par l’exploitation et l’op- pression, oeuvre de l’ultra libéra- lisme et du capitalisme à outrance, qui ont permis aux riches de s’enri- chir et aux pauvres de s’appauvrir.

C’est donc à bon escient que nous avons jugé utile d’ouvrir ce dossier sur «l’Economie sociale et solidaire (ESS)», dont le principal objectif est de combattre, autant que possible, la marginalisation, l’exclusion, la pauvreté et la misère.

Notre pays Guadeloupe n’est pas épargnée et souffre de plus en plus de ces fléaux, par la crise qu’elle traverse depuis de nombreuses années, exprimées sous diffé- rentes formes : des grèves de plus en plus longues à l’initiative des travailleurs, dans le privé, comme dans le public et chez les socio- professionnels, mécontentement exacerbé en 2009 par le «Lyannaj kont pwofitasyon (LKP)».La pandémie qui est venue s’y ajouter depuis 2020, ne fait qu’em- pirer une situation déjà fort com- plexe, au sein d’une population qui, pour avoir été trompée jusqu’à l’empoisonnement, ne croit plus, ni en la parole de ses élus, ni en celle des gouvernements successifs res- ponsables de tous ces malheurs auxquels elle doit faire face. La démocratie est mise à mal.

Il ne fait aucun doute que, les reproches formulés aujourd’hui par des organisations de travail- leurs qui dénoncent, entre autres :

- le diktat de l’Etat français sur les libertés individuelles

- le démantèlement du droit du travail - l’institution de la précarité

- la suppression du Revenu de soli- darité active (RSA) - la mise à l’index des chômeurs

- la corruption à tous les niveaux de la démocratie représentative ou de l’Etat… Ne sont pas de nature à apaiser les esprits.

Il en résulte que cette crise qui s’avère sous différents aspects : économique, social, sanitaire, sociétal, est loin d’atteindre son paroxysme car, selon des obser- vateurs avertis, la Guadeloupe est bien à l’heure de la récession économique.

Dans une telle conjoncture, le concept d’Economie sociale et soli- daire (ESS) apparaît parfaitement comme une réponse ponctuelle, pour placer l’humain au centre du système et atténuer ses maux. Il ne doit pas cependant occulter la nécessité de l’avènement d’une Guadeloupe en capacité politique de maîtriser son destin. Tel doit être, en bonne intelligence, l’objec- tif de la lutte contre l’Etat français, représenté actuellement par Emmanuel Macron.