Manifestation contre l’obligation vaccinaleUn défilé qui a failli tourner au cauchemar

A l’appel du collectif contre l’obligation vaccinale et contre le pass sanitaire, le jeudi 30 décembre 2021, les Guadeloupéens étaient amassés devant le Palais de la Mutualité, lieu de résistance historique et de l’entraide intergénérationnelle.

S ous le coup des 11 heures, avec un retard certain, le défilé, imposant, pacifique et en ordre de marche, a pris la direc- tion du centre-ville de Pointe-à- Pitre. Fait rarissime souligné par le sapeur-pompier Zou, aucun magasin n’a baissé rideau à l’ap- proche du défilé, contrairement aux autres fois. C’est dire que les commerçants ont bien compris la démarche, conclut-il.

Arrivés à l’intersection du Marché aux épices, une halte a été obser- vée, le temps de lancer un appel à ceux qui n’ont pas encore intégré le mouvement. Ensuite, le cortège de manifestants s’est ébranlé en direc- tion de la sous-préfecture en faisant plusieurs tours reliant le tribunal et à la sous-préfecture. Devant la sous- préfecture, les organisateurs ont organisé un meeting «ambula- toire» avant de se diriger en direc- tion de Petit-Pérou.

Au giratoire Nelson Mandela, les militaires les attendaient de pied ferme. Des barrières ont été dres- sées sur la chaussée pour stopper la progression du cortège des manifestants

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D’après les vidéos postées sur les réseaux sociaux, il y a eu affronte- ments. On aperçoit des militants qui avancent les mains levées, notamment le porte-parole du collectif Elie Domota qui reçoit en plein visage du gaz lacrymogène. Il est jeté à terre, menotté, puis conduit au poste de police situé face au CHU.

L’alerte étant donnée, il y a eu un regain de renfort. Les gens affluaient des quatre coins de la Guadeloupe pour venir s’amasser devant le poste de police, malgré la pluie incessante.

Sur le champ, les manifestants avaient commencé à poser des barrages dans le périmètre du poste de police, lesquels ont été enlevés à l’issue de la libération du porte-parole du collectif sous les coups des 18 heures. Suite à cette garde à vue, Elie Domota devra répondre à la convo- cation du juge le 07 avril 2022.

Nous sommes encore bien loin d’un règlement de ce conflit qui ne fait que s’accentuer jour après jour.

La moralité à tirer de cette affaire, c’est qu’on n’éteint pas le feu en y versant de l’huile !