De l’utilisation de la Covid19 pour «nettoyer» le personnel du CHUG

Un regard lucide sur la situation dans le monde montre que les stratégies mises en oeuvre, si on croit les autorités gouvernemen- tales, pour maîtriser la pandé- mie du Covid19 se déploient sur fonds de manoeuvres diploma- tiques, de controverses scienti- fiques, de représailles politiques, de confrontations économiques.

En réalité, les maîtres de la finance qui ont mis les Etats capitalistes sous tutelle, livrent une guerre de classe impitoyable contre les peu- ples, les travailleurs, les nations qui se dressent contre leur poli- tique hégémonique, anti-démo- cratique, anti-sociale. La défense de la santé, la préservation des vies ne sont pas dans leur logiciel d’exploitation.

Le Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG) qui est une extension de la logistique de domination de l’Etat colonial fran- çais en Guadeloupe joue sans «état d’âme» sa partition dans cette opé- ration qui consiste à imposer un nouvel ordre économique et social.La décision de replacer le CHUG dans une trajectoire de retour à l’équilibre destinée à restaurer ses fondamentaux financiers précède de loin la pandémie du Covid et est cosignée dans plusieurs rap- ports de mission et notamment dans celui d’octobre 2015 qui pose clairement les enjeux : «La perspective du projet de recons- truction du CHU aujour-d’hui confirmée, renforce l’exigence d’un retour rapide à la maitrise de l’en- semble des processus. Un tel niveau d’investissement auquel l’Etat par- ticipe à hauteur de 100% ne peut raisonnablement s’envisager dans un environnement de gestion et de management aussi détérioré».

Le directeur Gérard Cotellon qui a été choisi pour cette mission, a ins- crit dans sa feuille de route la maî- trise de la masse salariale et il le dit : «Cette situation de masse salariale trop élevée par rapport à nos capa- cités de recettes, c’est vraiment le problème clé du CHU, qui a des impacts sur l’organisation, sur la vie même du CHU».

Il a pris soin de dire à l’époque, pace qu’il savait contre quoi il se positionnait : «Il ne s’agit pas demettre en place un plan social, de licencier à tout va». La loi du 5 août rendant la vaccination obli- gatoire pour le personnel de santé en instaurant la possibilité de sus- pension pour les opposants à la vaccination, a rencontré son objectif intime de «dégraisser la masse salariale»au CHUG.

C’est au service de cette stratégie qu’il dirige l’hôpital. Il a endossé en activiste de l’administration d’Etat, l’habit du manager tech- nocrate et autoritaire, sans huma- nité, ou-bliant en chemin ses racines et les valeurs de la société qui l’a vu naître et grandir.

Pour quel résultat ? Il ne fait rien pour trouver une solution raison- née avec les agents non vaccinés, préférant se débarrasser au moin- dre frais de ceux qu’il considère comme des «bras cassés» qui plombent l’équilibre de son hôpital ?

L’hôpital ne fonctionne pas, car il n’y avait pas déjà le personnel en nombre suffisant. Le bateau Amiral prend depuis un moment de l’eau, il est presque sur la ligne de flottaison. Il faut changer de cap avant qu’il ne coule.