Violence en Guadeloupe : La presse doit-elle être bâillonnée ?

Elle a tournée en boucle sur les réseaux sociaux, la vidéo montrant un militaire au rond point de Chauvel Abymes en train d’agresser le caméraman de la chaîne My TV Caraïbe en plein reportage.

D’ aprèsnos informations la victime, M. Jules Aglas, aurait reçu un coup de point sur l’arcade sourcilière gauche, plaqué au sol et menotté.

Oui ! En Guadeloupe, encore au XXI ème siècle, dans notre démocra- tie, en République comme cer- tains se plaisent à le dire, on veut réduire la presse au silence, on casse ses outils pour qu’elle ne montre pas au peuple guadelou- péen, les brutalités, la violence exercée sur ceux qui luttent pour défendent leur droit à la vie.

Il me semble que rôle des militaires est d’assurer l’ordre public et non de molester un reporter-cameraman qui ne faisait qu’accomplir sa tâche professionnelle.

Il ne faut pas s’étonner de ces agissements car en Guadeloupe, les militaires ne sont pas à leur coup d’essai. On a qu’à se sou- venir de l’affaire pendante de Claude Jean-Pierre à Deshaies, c’est la bouteille d’encre. Où sont les démocrates, les gar- diens de la liberté ? Aucune réaction de nos élus ni de la «société civile», alors qu’hier encore ils condam- naient tous en choeur et à tue-tête la violence d’où qu’elle vienne ? Où sont ceux qui, il n’y a pas si long- temps s’identifiaient à Charlie hebdo ? Où sont-ils donc passés les «mawon» de la liberté et de la démocratie ?

La France, pays dit «des Droits de l’homme et du citoyen», ne manque pas une occasion pour pointer du doigt les pays qui ne partagent pas la même «démo- cratie» qu’elle, et pourtant, elle est épinglée par le Conseil de l’Europe, pour violences exercées contre les journalistes. En effet, le rapport 2020, de la plateforme du Conseil de l’Europe pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes constate et dénonce un nombre record d’agressions physiques, de faits de harcèlements et d’intimidations envers les journalistes dans 47 Etats Européens dont la France.

C’est un constat alarmant que dressent les 14 organisations internationales membres de la plateforme du Conseil de l’Europe pour la liberté de la presse.

Dans leur rapport annuel, elles dénombrent 201 alertes concer- nant des faits d’atteinte à la liberté des médias et à la sécurité des jour- nalistes, soit 40% de plus qu’en 2019, le chiffre le plus important jamais enregistré en une année, deux fois plus qu’en 2015 quand a été créé ce baromètre européen des médias. Le cas de la Guadeloupe est à insérer dans ce rapport accablant.

En attendant, la réaction des «gar- diens» du sacro-sainte liberté, la rédaction des Nouvelles-Etincelles condamne fermement la violence perpétrée sur leur confrère Jules Aglas reporter-cameraman de My TV Caraïbe dans l’exercice de sa profession.Pour le Comité de rédaction Le rédacteur en chef Paul Quellery-Selbonne