Peux-t’on sacrifier les terres agricoles au profit de l’industrialisation ?

La préservation des terres agricoles et l’accès au foncier sont des enjeux majeurs, d’une part, pour l’installation des jeunes agriculteurs d’autre part, pour éviter la dépossession des terres au peuple guadeloupéen qui en a héritées.

La Guadeloupe est un petit territoire d’une superficie de 1628 km 2 . C’est une île non extensible. Tous ceux qui sont en charge de son déve- loppement doivent se faire un devoir de concilier : la préser- vation des terres agricoles et des zones de mangrove, l’ur- banisation.

Or, on continue à assister à la construction de nouveaux logements qui interpelle sou- vent, compte tenu de leur implantation, à l’extension des zones artisanales sur les 300 hectares de la zone industrielle de Jarry, au détriment de la mangrove et enfin, à la prolifé- ration des zones administra- tives et des réseaux routiers.

Comment donc ne pas s’in- terroger et exprimer son inquiétude, quand on sait que l’économie guadeloupéenne repose sur le secteur agricole, dont la banane et la filière canne-sucre-rhum. En outre, d’autres cultures commen- cent à émerger, tel le melon, lequel constitue la 3 ème source de revenu agricole du pays. L’agriculture est un secteur important pour toutes socié- tés car, elle assure principale- ment l’alimentation de sa population et aussi celle du bétail. La terre est donc à pro- téger et non à «dilapider».

C’est bien à cela qu’exhorte le Parti Communiste Guadelou- péen depuis plusieurs décen- nies et, plus particulièrement, à chacun de ses congrès.

Or, on note chaque année quela surface agricole disponible perd de sa surface au profit du béton. La préservation des terres agricoles et l’accès au foncier sont des enjeux ma- jeurs, d’une part, pour l’instal- lation des jeunes agriculteurs, d’autre part, pour éviter la dépossession des terres au peuple guadeloupéen qui en a héritées. Les espaces agricoles régressent d’environ l’équiva- lent de la surface agricole utile.

Pourtant, l’agriculture encore jeune en Guadeloupe repré- sente une part importante de l’activité économique. Mal- heureusement, c’est sur les terres les plus fertiles que se construisent les projets les plus faramineux.

Au moment où se dégage une volonté populaire qui réclame à cors et à cris plus de responsabilités, au mo- ment même où la question de l’autonomie est jetée dans la crise sanitaire et sociale par le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecor- nu comme une solution, la Guadeloupe a besoin pour son développement et pour sa protection, d’un vrai levier politique lui permet- tant de prendre les bonnes décisions et lui garantissant un avenir prospère.

Avec un statut d’autonomie négocié avec le Gouverne- ment français, c’est chose possible. Tout dépend de la capacité des Guadelou- péens à s’organiser et parler d’une même voix avec l’Etat français pour faire aboutir cette revendication.