Cyclisme : De l’exigence du recours à la théorie du sport

Quelque soit l’activité humain, dans chacune d’elle, la pratique a toujours besoin de l’éclairage de la réflexion théoriqueapprofon- die. D’ailleurs, celle-ci n’est rien d’autre que la généralisation des expériences pratiques et sont intimement liées l’une et l’autre dans un mouvement dialectique.

N ous venions juste de faire publier dans les colonnes de ce journal, un article dans lequel nous appelions au progrès réel du cyclisme -en proposant quelques pistes pour aller véritablement dans cette direction- quand nous sommes tombés sur un numéro hors série du magazine «Sport & Vie»de 2018 dont le thème central était«Comment la Russie a révolutionnée le sport. Mensonges et vérités».

Nous avons donc pu relire avec un grand intérêt un document de Guillaume Laffaye qui mettait en exergue les contributions de Nico- las Berstein sur la bio mécanique et surtout celles de portée mondiale de très grands savants qui sont passés à la postérité en révolutionnant les connaissances fondamentales dans le domaine du sport. Il s’agit de Vladimir Zatsiorsky inventeur du concept «force/endurance», de Vla- dimir Platonov et de Lev Matreiev, spécialistes de l’adaptation aux charges élevées d’entraînement, au concept de la périodisation dans le cadre de la planification du processus d’entraînement.

Nous rendant compte que même si nous avions insisté sur la formation, l’exigence du recours permanent à la théorie du sport pour le progrès de notre cyclisme est désormais un impératif, nous émettons ici le voeu ardent que la nouvelle direction de notre cyclisme s’implique à fond dans ce domaine.

Nous souhaitons également que soient pris en considération les contributions universitaires sur la pratique des sports d’endurance en milieu tropical humide. Il n’est pas possible de réellement progresser si nos entraîneurs en plus grand nombre possible n’accè- dent pas à la maîtrise des filières de production d’énergie, si le proces- sus d’entrainement physique ne prend pas en compte la notion de périodisation à travers la détermi- nation d’une réelle planification, si une place évidente n’est pas donné autant à la gestion des charges d’entrainement qu’à la récupéra- tion et si enfin ce processus ne s’ac- cordait pas avec une véritable pré- paration technique, psychologique et intellectuelle.

C’est pourquoi chacun doit com- prendre que les stages de forma- tion dont on connaît la durée, aussi nécessaires soient-ils, resteront insuffisants, si de la part de chaque entraîneur, il n’y a pas cet effort à travers la lecture des ouvrages dont ceux des théoriciens évoqués plus avant de se perfectionner.

Ainsi avec le désir de former de véritables équipes promotion- nelles de club, avec la volonté de s’appuyer méthodologiquement sur le con-cept de développement adossé à une véritable culture scientifique du sport, les progrès que nous appelons de nos voeux pour notre cyclisme pourront enfin devenir une réalité.