L’humain d’abord !
… Depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, la majorité de la population guadelou- péenne a manifesté ses craintes et son refus à se faire vacciner pour de multiples raisons…
D epuis le 12 février 2022, pas moins d’un mois et onze jours après des échanges de voeux de bonne année, Denis Deloumeaux, un agent administratif du CHU (Centre hospitalier universitaire) suspendu depuis le 27 octobre 2021, sans salaire, a décidé d’en- tamé une grève de la faim pour protester contre l’injustice sociale, la méchanceté et la bar- barie de sa direction.
Oui, ces professionnels de santé dont leur vocation est de sauver des vies, se trouvent dans le collimateur de la loi du 5 août 2021, votée par le Parlement français, qui les obligent à se faire vacciner afin d’exercer leur activité professionnelle.
En effet, depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, la majo- rité de la population guadelou- péenne a manifesté ses craintes et son refus à se faire vacciner pour de multiples raisons sur lesquelles nous ne reviendrons pas.
Nous sommes arrivés dans un temps de léthargie social et sociétal où rien ne bouge, malgré la mobili- sation hebdomadaire du samedi qui ne faiblit pas. Toutes les démarches pacifiques ou non ont déjà été utili- sées pour sortir de cet imbroglio.
Ne voyant rien venir et ne pouvant compter que sur ses propres capa- cités, Denis Deloumeaux qui vit déjà une faim forcée avec son épouse et ses quatre enfants, asphyxié par la suspension de son salaire, poussé dans ses derniers retranchements, offre ce qu’il a de plus précieux, sa vie, en sacrifice, pour ramener à la table des négo- ciations les élus légitimés par le peu- ple, le représentant de l’Etat et le collectif contre l’obligation vacci- nale, afin de trouver une issue de sortie à cette crise qui n’a trop duré. Va-t-on laisser mourir ce chef de famille sans rien tenter ?Le pape Jean-Paul II, dans son ency- clique sur le caractère sacré de la vie écrivait : «Seul le respect de la vie peut fonder et garantir les biens les plus précieux et les plus nécessaires de la société, comme la démocratie et la paix. En effet, il ne peut y avoir de vraie démocratie si l’on ne reconnaît pas la dignité de toute personne et si l’on ne respecte pas les droits. Il ne peut y avoir non plus une vraie paix si l’on ne défend pas la vie. Tout crime contre la vie est un attentat contre la paix surtout s’il porte atteinte aux moeurs des peuples».
Le 15 novembre 2014, dans son dis- cours au Vatican, le Pape François déclarait devant l’association des médecins italiens : «La vie humaine est sacrée, précieuse et inviolable». Donc, la vie de Denis Deloumeaux est sacrée, et il faut la protéger. C’est une lourde responsabilité à laquelle doivent faire face les autorités com- pétentes pour éviter l’irréparable.
Pour tous ceux qui ont eu le privi- lège de prononcer le serment d’Hippocrate, au moment d’être admis à exercer la médecine, ils se sont engagés à respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimina- tion, selon leur état ou leurs convic- tions. Aussi, ils ont promis d’interve- nir pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité.
De même, ces mèdecins se sont tous, sans exception, engagés à tout faire pour soulager les souffrances, qu’ils ne prolongeront pas abusive- ment les agonies et ne provoque- ront pas la mort…
Le moment est venu pour mettre en application toutes ces bonnes intentions de ce texte fondateur de la déontologie médicale et qui est encore enseigné aux futurs praticiens. La vie de Denis Deloumeaux en dépend ainsi que celui des autres suspendus.