Unir nos forces pour sauver la Guadeloupe

La Guadeloupe ne pourra jamais se développer, créer des richesses à la base du progrès social, dans une application bor- née des lois et règlements pensés pour la France et l’Union européenne

P lus que jamais, la situation de la Guadeloupe du point de vue économique, social, poli- tique et culturel exige que toutes les forces vives du pays mettent en commun leurs énergies pour construire une autre Guadeloupe au service des Guadeloupéens.

Après plus de trois siècles d’occu- pation de la Guadeloupe par la France, le constat est cinglant, le pays a été constamment pillé de toutes ses richesses.

Tous ceux qui se battent depuis des lustres pour conserver leurs pré- bendes ou conquérir les rênes du pouvoir contre vents et marées font mal à la Guadeloupe.

La plupart d’entre eux se canton- nent strictement dans les compé- tences qui leur sont dévolues par la loi française, dans l’intérêt de l’éco- nomie de la France. Ils se compor- tent en valets du pouvoir colonial. Ce sont les véritables courroies de transmission des politiques exer- cées par les différents gouverne- ments français. Ils se comportent en véritables fossoyeurs du pays.

La Guadeloupe est exsangue de sa jeunesse. Sa production est pauvre et elle fonctionne sous perfusion, avec une économie de consommation dopée. Tous les voyants sont au rouge et cela ne date pas de la pandémie.

Que faire alors pour sortir de cette impasse ? Tout le monde est una- nime à reconnaître que le pays tra- verse une situation difficile qui affecte la vie d’une majorité de Guadeloupéens.

La Guadeloupe, pourra-t-elle tenir longtemps encore dans cette situa-tion d’incertitude ? Non, cela n’est plus possible ! Il faut se rendre à l’évi- dence que c’est le système écono- mique et politique même qui gan- grène. Il n’est pas adapté aux impé- ratifs de notre développement endogène, inséré dans son environ- nement naturel, la Caraïbe.

En plein 21 ème siècle, il convient de mettre un terme à la politique d’ajustement, de dérogation, d’as- sistanat économique pour prendre le chemin de la responsabilité, si nous voulons vraiment construire un pays qui est le nôtre.

L’heure est venue de croire en nous- mêmes, en nos propres capacités. Nous devons mettre de côté nos divergences et unir nos forces pour rompre avec le système d’assimila- tion, d’intégration, qui organise le déclin et menace la cohésion de notre communauté.

La Guadeloupe ne pourra jamais se développer, créer des richesses à la base du progrès social, dans une application bornée des lois et règle- ments pensés pour la France et l’Union européenne.

L’ouverture de nouvelles pers- pectives de développement et de progrès social à la Guadeloupe, exige d’effacer ce double handi- cap qui constitue les véritables freins à toute construction d’une Guadeloupe libre, démocratique et prospère.

Il faut oser le changement politique et économique. Cela doit être un préalable des électeurs à la veille des prochaines élections législatives. C’est l’engagement que doit prendre chaque Guadeloupéen qui croit que son pays, la Guade- loupe, a un avenir.