A propos des abolitions de l’esclavage

Des générations ont-elles été victimes de fausses vérités ? Une question qu’on est amené à se poser très légitimement, à en croire les conclusions des recherches, à la fin du 20 è me siècle, de certains de nos compatriotes historiens, politologues, sociologues ou autres universitaires.

On savait déjà, depuis plu- sieurs décennies, l’im- pact assimilationniste de clichés tels : «Nos ancêtres les Gaulois» ; «Viv schoèlchè ki libéré nou» ; «Maréchal, Maréchal nous voilà» ; «d’un peuple libre arborons la bannière», enseignés dans le sys- tème éducatif colonial. Il faut avouer sans aucune honte, que tous ceux qui, en bons étudiants, furent contraints de les répercuter par la suite sur leurs propres élèves, l’ont toujours fait en ayant le souci d’ac- complir leur devoir. Car, il faut bien comprendre, qu’après 1848, notre histoire a été écrite à une époque où les recherches s’appuyaient sur- tout sur l’oralité, l’interprétation, ou quelques documents écrits difficile- ment consultables pour différentes raisons. Il convient de saluer tout travail de mémoire visant à rétablir le peuple guadeloupéen dans son identité et ses réalités.

Cette première abolition de l’escla- vage en 1794 par la Convention a été longtemps d’ailleurs ignorée, et la deuxième de 1848, sous la seconde République française, n’a jamais souffert de discussions durant des décennies. Bien au contraire, il a été mis en exergue l’oeuvre de beaucoup d’abolition- nistes qui n’étaient pas pour autant anti-esclavagistes.

Il est vrai, qu’autant que dans le domaine scientifique, la prospec- tion historique peut être toujours remise en question, les recherches ne s’arrêtant pas. La «vérité» scien- tifique est révélée à un instant «t» mais peut être remise en question à court, moyen ou long terme. La science travaille sur le futur, sur le devenir de l’humanité. L’histoire est, par définition, une prospection du passé, plus ou moins lointain, qui cherche à comprendre l’évolution de l’homme et des sociétés et qui ne peut faire l’impasse sur la contribu- tion d’autres disciplines, par la consultation d’archives de toutes natures, y compris politiques.A PROPOS DES ABOLITIONSDE L’ESCLAVAGE

D’ailleurs, l’honnêteté exige de reconnaître que, quel que soit le domaine concerné, et singulière- ment en histoire, il est fort difficile au chercheur de ne pas faire preuve d’un parti pris. Au Parti Commu- niste Guadeloupéen, par exemple, nous en savons quelque chose, avec les attaques répétées, on ne sait pourquoi, par des personnalités, y compris des historiens, contre plu- sieurs de nos dirigeants, dont Euvremont Gène, ceux-là mêmes qui, au péril de leur vie, ont contri- bué à faire de la Guadeloupe cette société capable de fournir à la France et au monde, l’excellence en médecins, enseignants, histo- riens, sociologues, sportifs, agricul- teurs, et autres travailleurs. Aucun Guadeloupéen ne peut le nier, à moins de faire preuve de malhonnê- teté intellectuelle.

Sans susciter un quelconque «déboulonnage» n’ayant aucune portée idéologique mais qui s’appa- rente le plus souvent à du vanda- lisme, nous encourageons tous ces universitaires à poursuivre leur mis- sion, avec le seul objectif de faciliter l’union pour une cause combien juste : l’autodétermination du peu- ple guadeloupéen. Par leurs écrits, nous avons une autre vision des acteurs dans le combat contre l’es- clavage ou pour son rétablissement, dont Delgrès, Ignace, Solitude, Gertrude, Massoteau, Pélage et tous les autres envoyés du régime colonial. Nous avons la certitude que nos enseignants d’histoire dans les écoles convaincus par ces dis- cours nouveaux, devront faire preuve d’intelligence et d’habileté pour ne pas entrer en conflit avec leur corps d’inspection, la volonté d’assimiler et de déculturer ne pou- vant encore se conjuguer librement au passé.

L’histoire peut être écrite ou réécrite avec pertinence mais, toutes les traces séculaires jugées erronées doivent servir de témoi- gnages pour la postérité.LE PROGRAMME D’ACTIONS DU PCG• 7 mai de 10h à 12h sur Radio Gayak : Les élections

• 8 mai : Cimetière de Pointe-à- Pitre : Hommage aux commu- nistes disparus • 15 mai : Réunion du Comité Central • 22 mai : Bik du GEPCG

• 26 juin : Fête de l’Etincelle