SMGEAG : Les syndicats enclenchent un nouveau mouvement de grève
Le 1 er septembre 2021, le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) a été mis en place, par une loi Macron portée par deux parlementaires guadeloupéens.
Les principaux acteurs, les usagers, les asso- ciations de défense et les partenaires ont été soi- gneusement mis à l’écart de ces opérations.
Huit mois après, on reparle des conditions du transfert des agents. Les syndicats CFE-CGC, FO, UNSA, UTG-UGTG, ont mis à exécution le préavis déposé, le lundi 9 mai. Une lettre a été adressé au président du SMGEAG, Jean-Louis Francisque, lui rappe- lant que huit mois sont passés, sans nouvelles de ce que devien- nent ces négociations promises au moment du passage de l’ancienne entité de l’eau à la nouvelle.
Le syndicat Unsa territoriaux dénonce l"instauration d"un fonc- tionnement non professionnel, du "bricolage", qui engendre des pro- blèmes de management, structu- rels, organisationnels.
L"établissement souffrirait aussi, selon l"organisation, d"un déficit de dialogue social, avec des conséquences énormes, sur le quotidien. En fait, l’intersyndicale a été invitée à des négociations pour un accord de substitution, le vendredi 20 mai, mais elle veut mettre d’autres questions à l’or- dre du jour des discussions.
Les différents syndicats souhaitent,«l’ouverture immédiate de négocia- tions, la formalisation des arrêtés pour la finalisation du transfert des agents de droit public, l’organisation des services et l’amélioration condi- tions de travail».
Nouvelles-Etincelles a pour l’occa- sion a rencontré la camarade Béatrice Simion de l’Unsa territo-riaux qui délivre les raisons de cette mobilisation.
Une nouvelle grève est lancée au SMGEA pouvez-vous nous expli- quer les motifs de cette nouvelle mobilisation ?
Les raisons de la mobilisation sont simples, le SMGEAG accuse un retard administratif abyssal. En effet, au sein de cette structure créée le 1 er septembre 2021 pour une meilleure gestion de l"eau et de l"assainissement en Guadeloupe, cohabitent des agents de droit public et des salaries de droit privé. Chacun, en sa forme juridique, a des droits, des devoirs et aussi des acquis, dont le plus fondamental, est le rattachement juridique à son employeur formalisé par un arrêté ou contrat de travail.
A ce jour, aucun formalisme de ce type n"est adopté au SMGEAG pour le personnel fonctionnaire. Mieux, la loi 2021-513 du 29 avril ne prévoyait pas de dispositions relatives au statut de la fonction publique territoriale.
Parallèlement, les acquis de l"en- semble des personnels sont mena- cés par une deadline. De plus, vient s"ajouter des conditions de travail insoutenables.Où en sont les négociations à l’heure actuelle ?
Malgré, les diverses interventions et alertes notamment de l"Unsa, il n"y a malheureusement pas d"avancées concrètes sur ces points cruciaux. Direction et élus se renvoient la balle. Nous sommes toujours dans l"attente des délibé- rations des Conseils communau- taires (Canbt - Cangt - Carl - Capex) validant le transfert du personnel vers le SMGEAG. Ceux- ci tardent à se réunir sur la ques- tion depuis huit mois bientôt neuf.
Pouvons-nous dire que l"état de grâce qui était accordé en début d"année à la direction de cette insti- tution est arrivé à son terme ?
Peut-on véritablement parler d"état de grâce ? Rien n"est moins sûr ? Le choix de réunir l"ensemble des opé- rateurs n"incombe pas au personnel mais bien aux élus. A eux aujourd"hui de prendre leur responsabilité. A se d emander quelle est leur volonté pour l"intérêt général.
S ’agissant de responsabilité, com- me le suggérait la responsable syn- dicale, les EPCI se sont engagés lors d’une réunion d’urgence à acter la régularisation des contrats de tra- v ail. Ils s’engagent à faire les arrêtés de transfert du personnel.
On serait tenté de parler d’avancée sauf que «pawol an bouch pa chaj». Les salariés restent plus que jamais mobilisés jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Nul ne peut présager la tournure q ue prendra sur le terrain la mobili- sation légitime des travailleurs. Il convient de signaler que, contraire- m ent à cette propagande anti sociale, que des éventuelles cou- pures d’eau ne relèvent pas d’acte de malveillances des travailleurs mobilisés, mais beaucoup plus de d éficit de main d’oeuvre pour assu- rer la continuité de service.
Le retour à la table de négocia- tion au plus vite avec des solu- tions concrètes et pérennes de la direction du SMGEAG pourrait mettre fin à cette situation insupportable, tant pour les salariés que pour les usagers.