Résister aux enjeux de la répression coloniale

Les évènements de 2009 ont réveillé les consciences au regard de la pratique de l’autonomie alimentaire. Les Guadeloupéens sont sensibles de plus en plus à la lutte contre le gaspillage, au recyclage et à l’économie solidaire.

On s’accorde à recon- naître pratique- ment à l’unani- mité, que l’Etat français a un fonctionnement colonial en Guadeloupe puisqu’il est diffé- rent en tous points de vue de ce qui se passe en France.

La kyrielle de conflits de tous ordres, sociaux et sociétaux sur le territoire guadeloupéen, crée une tension permanente et une réaction d’auto-défense pour préserver ce qui peut l’être encore, notamment l’identité guadeloupéenne. De plus en plus, le citoyen autochtone a le sentiment qu’à certains égards, il n’a pas droit au chapitre dans le droit français.

L’Etat et ses différents gouver- nements font des lois et les pro- mulguent. Quand il s’agit de les faire appliquer dans l’intérêt des travailleurs, c’est le branle-bas de combat indispensable de la part de ces derniers. Cela se traduit en effet le plus souvent par des interminables grèves, aux lourdes conséquences pour l’économie guadeloupéenne et aux enjeux souvent incertains pour les travailleurs. Le droit syn- dical est bafoué, la répression s’abat sur les militants qui défen- dent leur droit à la vie. Les arres- tations et les procès s’enchaî- nent pour faire respecter l’auto- rité et l’ordre coloniaux.

Evidemment, le dessein de l’Etat français pour les dernières colo- nies françaises n’est pas le même que celui des militants qui éprou- vent le besoin de réclamer l’au- tonomie politique, voire la pleine souveraineté de la Guadeloupe.Les évènements de 2009 ont réveillé les consciences au regard de la pratique de l’auto- nomie alimentaire. Les Guade- loupéens sont sensibles de plus en plus à la lutte contre le gas- pillage, au recyclage et à l’éco- nomie solidaire.

Aujourd’hui, les communistes sont par conséquent heureux de constater qu’ils ne sont pas seuls à porter la revendication de l’Autonomie, depuis 64 ans. Malgré la violence de l’Etat colonial qui les a frappés, pour- chassés et réprimés pour ce que ce dernier a considéré durant longtemps comme un délit, ils maintiennent le cap. Ils n’ont jamais abdiqué, dans l’in- térêt des travailleurs et du peu- ple guadeloupéen.

Il convient de souligner que cette répressiona toujours été dans le silence international, favorisant ainsi cette volonté répressive du pouvoir colonial qui, auréolé de son apparat de démocratie de pays des Droits de l’homme et du citoyen, n’admet pas que sa domination soit remise en cause. Tels sont les enjeux de la gouver- nance coloniale en filigrane d’ail- leurs dans la Constitution fran- çaise laquelle prévoit que la «République française est une, et indivisible», contrairement à la reconnaissance par l’Orga- nisation des nations unies (ONU) du droit des peuples à l’autodétermination.

Continuer donc, sans désempa- rer, à résister aux enjeux de la répression coloniale, c’est prépa- rer la Guadeloupe de demain, dans la pleine souveraineté.