Petite histoire de la Guadeloupe racontée aux enfants

LA GUADELOUPE AVANTL’ARRIVEE DE CHRISTOPHE COLOMB (LA GUADELOUPE PRE-COLOMBIENNE)

Les archéologues ont établi de façon certaine que plus de 1800 ans avant notre ère, la Guadeloupe était déjà habitée. Plusieurs centaines d’années avant l’arrivée de Chris- tophe Colomb, la Guadeloupe était habitée par des Amérindiens : D’abord par les Arawaks (vers les années 100 à 300 de notre ère) qui furent supplantés militairement et remplacés, vers les années 1000 par les Kalinas, un peuple réputé guer- rier, structuré en classes sociales et dirigé par des caciques.L’ARRIVEE DE CHRISTOPHECOLOMB EN GUADELOUPE

Christophe Colomb était un Italien, né à Gênes, qui à la demande de la Reine d’Espagne, Isabelle de Castille, entreprit un voyage trans- atlantique, espérant aborder soit le Japon, soit l’Inde -connus à l’époque- par leur façade est. C’est ainsi que le 12 octobre 1492, croyant arriver en Inde, il débarqua en réalité en Amérique, peuplée alors par des millions d’indiens. Il faut retenir que Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique, mais y a débarqué en 1492 !

C’est lors de son deuxième voyage depuis l’Europe que Christophe Colomb arrivera pour la première fois en Guadeloupe, le 4 novembre 1493, au lieu dit Sainte-Marie en référence au nom de son bateau la Santa-Maria. L’île est alors dénom- mée Karukéra par ses habitants Kalinas. Après une période durant laquelle les Espagnols menés par Colomb furent ben reçus par les habitants, la situation se dégrada en raison du comportement violent et cupide des Conquistadors Espa- gnols assoiffés d’or. Les Kalinas opposèrent alors une résistance farouche aux Espagnols, ce qui donna lieu à de nombreuses batailles entre les deux parties.

Au cours des décennies suivantes, les Espagnols se désintéresseront de la Guadeloupe pour privilégier les Grandes Antilles comme Cuba et Saint-Domingue, ainsi que les grands espaces de l’Amérique Continentale. Ce sont donc les Français qui vont leur succéder dès 1635, mais bien en amont de leur débarquement, deux évènements fondamentaux sont à retenir :

• Le 8 janvier 1454, le Pape Nicolas V promulgue une Bulle (texte ayant valeur de loi) autorisant le Roi du Portugal Alfonso V à pratiquer l’es- clavage des Africains et à s’accapa- rer de leurs terres.

• De 1550 à 1551 a lieu la Controverse de Valladolid (ville d’Espagne), qui voit triompher les thèses du religieux Bartholomé De Las Cazas, selon lesquelles les Indiens d’Amérique ont une âme et ne peuvent être réduits en escla- vage, tandis que les Noirs Africains n’en n’ont pas et peuvent être mis en esclavage.L’ARRIVEE DES FRANÇAISEN GUADELOUPE

• C’est en 1635 que les Français, menés par Lienard De L’Olive et Jean Du Plessis occupent la Guadeloupe et y fondent des éta- blissements. Très vite, les Kalinas qui ont compris la volonté des Français de s’accaparer leur terri- toire vont entrer en confit avec eux. C’est de L’Olive lui-même qui élimi- nera physiquement le chef Kalina Yance et mettra le feu à son village. Plus tard les Kalinas quitteront la Guadeloupe à bord de leurs piro- gues pour s’installer à la Dominique. Une partie d’entre eux avait été par- quée dans le Nord-Est de la Guadeloupe dans une zone peu fer- tile. La déportation d’Africains vers la Guadeloupe va alors commencer, pour conduire ces derniers par mil- liers sur les plantations où ils vont travailler dans les conditions sou- vent inhumaines de l’esclavage.

• Mars 1685 Promulgation du Code Noir par Louis XIV, Texte de 60 arti- cles rédigé par Colbert «touchant la discipline des esclaves nègres des îles de l’Amérique française».

• 4 février 1794 : Première abolition de l’esclavage par la Convention, sous l’impulsion des députés envoyés par Saint-Domingue : Le Noir Bellay, le mulâtre Mills et le Blanc Duffay. Nous devons donc aux Haïtiens cette première aboli- tion dont la Guadeloupe a bénéficié.

LA RESISTANCE GUADELOU- PEENNE AU RETABLISSEMENT DE L’ESCLAVAGE

• D’octobre 1794 à mai 1802, la Guadeloupe va vivre loin des fers de l’esclavage et connaîtra même un gouvernement provisoire entre octobre 1801 et mai 1802.

• Le 6 mai 1802, les troupes du Général Richepance envoyées par Napoléon pour rétablir l’ordre et l’esclavage en Guadeloupe débar- quent à Pointe-à-Pitre.

• Commence alors la Guerre de la Guadeloupe, qui en dépit de c ertaines victoires guadelou- péennes verra la défaite du Commandant Joseph Ignace qui m ourra à Baim-bridge le 26 mai avec 675 de ses compagnons et celle du Colonel Delgrès le 28 mai au Matouba qui se fera sau- ter avec 350 soldats plutôt que de se rendre. Deux grandes combattantes, Solitude et Mar- the-Rose seront pendues par les soldats français.

• Rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe le 17 juillet 1802 par NapoléonSECONDE ABOLITIONDE L’ESCLAVAGE

• 27 avril 1848 : Seconde abolition de l’esclavage signée par le Gouver- nement Provisoire de la SecondeR épublique, issue des journées révolutionnaires des 22, 23 et 24 février 1848. Au sein de ce Gouvernement Provisoire, Fran- çois Arago est ministre de la M arine et des Colonies et son sous-ministre, Victor Schoelcher, est chargé de rédiger le décret d ’abolition d’une mesure qui a été proclamée dès le 4 mars 1848 par ce Gouvernement.

• Sans denier les mérites de Victor Schoelcher, il convient de rappeler que ce dernier, dans un ouvrage intitulé : «De l’esclavage des Noirs et de la législation coloniale»publié en 1833 a déclaré qu’il serait dan- gereux de rendre instantanément la liberté aux Noirs et souhaitait même le maintien du fouet, sans lequel les maîtres ne pourraient plus travailler dans les plantations.

• 30 avril 1849, promulgation par l’Etat français de la Loi d’Indem- nisation des colons esclavagistes.

ARRIVEE EN GUADELOUPEDES INDIENS EN PROVENANCE D E L’INDE LE 24 DECEMBRE 1854, A POINTE-A-PITRE, SUR LE NAVIRE L’AURELIE

Pour faire face à la désertion de nombreux travailleurs guadelou- péens anciennement en servitude, le Gouvernement français qui pos- sédait des comptoirs en Inde, va favoriser l’arrivée en Guadeloupe de travailleurs in-diens munis d’un contrat de travail.

Ainsi s’explique la structure eth- nique actuelle de la Guadeloupe, composée essentiellement de Noirs d’origine africaine, de Blancs d’origine européenne et d’Indiens originaires d’Inde.