Un Sommet international dédié au rhum en 2023

L’annonce est officielle. La Guadeloupe accueillera les 3, 4 et 5 mai 2023 le 1er Sommet international du rhum (SIR). Durant trois jours, plus d’une vingtaine de pays producteurs de rhum sont attendus pour présenter leurs nectars au sein du Palais des sports et de la culture de la ville du Gosier. Un projet initié par une poignée d’étudiants guadeloupéens et porté par l’entrepreneur et consultant Patrick Loger.

Voilà une nouvelle qui va ravirl’ensemble de rhumiers des Antilles. Comment l’idée d’un tel événement est-il né ?

Nous réfléchissions depuis plus d’un an avec des jeunes diplômés guade- l oupéens en marketing et tourisme et il nous a semblé que le rhum ultramarin n’était pas suffisamment r eprésenté dans l’univers des rhums internationaux. Nous avons aussi fait le constat que le rhum est l’un des spiritueux les plus appréciés. Il y a un vrai engouement autour de cette boisson, qui complète le podium des alcools les plus consommés après le whisky et le brandy. Pour autant, les rhums antillais et, plus largement, ultrama- rins, semblent être pris de court face à l’arrivée massive de nou- veaux pays producteurs de rhum. Il faut savoir qu’aujourd’hui des pays comme le Japon ou l’Italie produi- sent du rhum… Il est impensable que les Outre-mer n’aient pas leur place dans ce marché colossal. A travers ce sommet, nous voulons redonner du poids aux Antilles et recentrer l’histoire du rhum autour de ses racines caribéennes

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Comment avez-vous réussi à met- tre sur pied ce projet ?

Nous sommes allés à New-York au French Caribbean Testing, organisé par Business France, présenter notre idée de réunir en un lieu emblématique de l’histoire du rhum, la Guadeloupe, un parterre de professionnels de cet univers qui pourrait échanger, sans concur- rence aucune, leurs expériences et expertises, et vivre un beau moment de convivialité. Rapide- ment, le bouche-à-oreille a fait son oeuvre et nous avons été contactés par des partenaires économiques et politiques intéressés pour participer à la mise en place du projet, mais, également, de la part de rhumiers prêts à s’inscrire dès maintenant pour nous assurer de leur présence dans un an. Les retours ont été extrêmement bons et je peux dire, sans me tromper, qu’il y avait une certaine attente d’un tel événe- ment. Comment l’expliquez-vous ?

Comme je le disais, le marché du rhum est en forte croissance. Tout le veut et peut faire du rhum mais tous n’ont pas le réseau ni les tech- niques appropriées. Lors de ce som- met, il sera question de regrouper tous ces acteurs et de favoriser leurs collaborations. Le but étant de créer des rencontres commerciales, de favoriser l’innovation et de déve- lopper la formation. Avec le soutien de Business France, nous pourrons accueillir des professionnels de la verrerie par exemple, des fabricants de bouchons, nous pourrons évo- quer l’étude du rhum grâce à la rhu- mologie… Ce sommet va mettre aussi en évidence des métiers, des branches d’activités… Nous sommes déterminés à apporter une offre complète et pertinente. Au-delà de l’aspect économique, ya-t-il un volet pédagogique ?

En effet ! C’est même notre volonté première. Nous avons l’envie de repositionner le rhum antillais et ultramarin (Guyane, Réunion) au centre des débats, car c’est un élé- ment fondamental de notre patri- moine. Il faut se réapproprier ce pan de notre identité culturelle dans une période où nous sommes en quête de repères. Le rhum en est un. Notre approche est purement sociétale. Je ne ces- serais de le répéter, mais, ce qui nous importe est de valoriser notre rhum et de casser cette image péjo- rative qu’on pourrait avoir. Le rhum est bien plus qu’une boisson, c’est devenu une filière majeure dans le développement économique et social. La jeunesse doit réappren- dre à le consommer, mais, surtout, doit rapidement prendre cons- cience de son potentiel. De nom- breuses jeunes rhumeries fleuris- sent aux Antilles, mais, c’est encore trop peu. Nous devons nous affir- mer face au rhum étranger et affi- cher notre savoir-faire. Il est plus que nécessaire que les jeunes se réapproprient leur environnement naturel et leur histoire. Ce sommet va faciliter les rencontres, et je l’es- père, l’ouverture de nos ultrama- rins à des belles opportunités.www.therumsummit.com