VISITE CONSULAIREDE L’AMBASSADE DE L’INDE :Des discussions amorcées

La ministre consulaire de l"Ambassade de l"Inde, Shrila Datta Kumar, a été reçue au Centre guadeloupéen de la cul- ture indienne le 9 mai. De pas- sage sur l’archipel, elle a pu ren- contrer les représentants des diverses associations promou- vant la culture indienne en Guadeloupe et ont évoqué, ensemble, un certain nombre de points. Eliézère Sitcharn, président des amis de l’Inde, détaille cette rencontre.

Dans quel cadre Mme la ministreconsulaire a-t-elle séjourné sur l’île ?

Il s’agissait d’une tournée de cour- toisie qu’elle effectuait en Guade- loupe et en Martinique. Elle vient régulièrement nous rendre visibles et cela nous permet de lui présenter nos travaux et projets et de lui faire part de nos attentes auprès de l’Ambassade à Paris. Nous entrete- nons de forts liens avec elle qui n’hésite pas à soutenir nos actions et à intervenir financièrement. D’ailleurs, nous l’avons reçu au cen- tre culturel, un lieu représentatif de leur investissement, mais égale- ment du travail accompli par notre association. Nous sommes très reconnaissants de la fidélité de l’Ambassade et nous sommes très loyaux envers cette instance.Quels ont été les points abordés ?

Nous avons parlé du développe- ment des liens économiques avec l’Inde et notamment de la volonté de certains Guadeloupéens de pou- voir mettre sur pied des activités professionnelles en Inde. Or, aujourd’hui, il est difficile de pouvoir obtenir un visa (OCI-Citoyen d"Outre-mer de l"Inde) pour ce type de demande

. Nous aimerions davantage favoriser les échanges économiques avec l’Inde, mais la lenteur du traitement des deman- des de visa de longue durée est un réel frein. Nous sommes beaucoup de Guadeloupéens d’origine indien- ne à faire partie de la 3 ème génération de descendants et nous aimerions créer du commerce là-bas et pou- voir aussi acheter un logement, ce qui est pour l’instant impossible. De plus, nous rencontrons beaucoup de difficultés à ouvrir un compte bancaire en Inde. Les démarches mériteraient d’être simplifiées pour favoriser les déplacements de per- sonnes et d’argent. Nous en avons informé la ministre consulaire et elle a promis de faire remonter l’infor- mation au plus vite.Y a-t-il eu d’autres messages délivrés ?

Nous avions surtout envie de la recevoir comme il se doit et de la rendre fière en mettant en lumière le travail effectué par les associa- tions pour développer et valoriser la culture indienne en Guadeloupe. Nous participons, par divers biais, à promouvoir la culture de nos ancê- tres arrivés à la fin du XIX ème siècle et nous sommes vigilants à perpé- tuer tous les pans de cette culture à travers la danse, la gastronomie, la flore… Nous organisons réguliè- rement des conférences, des expo- sitions d’objets et vêtements, des ateliers culinaires et linguistiques et des recherches de documentation pour rappeler l’essence de nos ori- gines.Quels sont vos souhaits pour le futur ?

Les Amis de l’Indeest la 1 ère associa- tion créée en 1971 à multiplier les actions en faveur du brassage cultu- rel qu’il existe sur l’archipel. Depuis, d’autres associations sont nées et toutes avons emmené les collectivi- tés à parler davantage de nous, à rappeler dans les établissements scolaires comment les Indiens ont participé à la construction de l’iden- tité guadeloupéenne, comment les Indiens ont travaillé la canne, com- ment ont-ils partagé leurs connais- sances culinaires notamment à tra- vers les épices comme le colombo… Nous voulons préserver ce travail et cette diffusion de l’information his- torique. Aujourd’hui, la Guadeloupe est une petite Inde. 13 à 15% de la population guadeloupéenne a des origines indiennes et nous encoura- geons ce travail de mémoire.