Clôture des Assises des FPAC

Comme nous vous l'avons annoncé dans le numéro précédent,deux importantes personnalités politiques du courant anticolonialiste ont honoré de leur présencela clôture des Assises des FPAC et y ont pronové deux importantsdiscours. Nous publions quelques extraits qui vous permettront de mesurer la portée de leur contribution.

Extraits du discours de Mona Cadoce

Woulo kanmarad pou sa nou reysi-la

Woulo kanma- rad pou sa nou réyisi-la. Sa paté fasil déka- tyé tout pwoblèm nou ran - kontwé pandan 50 lanné; di nou vérité an nou san gadé nou ankè, san poté jijman, san fè pwosé a pon-w moun. Woulo kanmarad è Mèsi on pil. Pas jòdi la tout biten pli klè pou nou tout. Nou byien pwan konsyans : - nou sé on pati à pèp-la é ke nou pòkò majorité a pèp-la - travay politik an nou sé pa pou nou pewsonelman sé pou fè lit a émansipasyon à pèp-la vansé. La réalisation de ces assises marque donc un nouveau tournant, une révolution dans la façon de concevoir le mou - vement de libération. Ce changement qualitatif augure de bien d'autres avancées, si on en juge par les retours qui nous parviennent depuis le travail dans les ateliers. Beaucoup de compatriotes ne comprenaient pas que le pays puisse s'installer dans une léthargie politique, que la situa- tion économique et sociale puisse se dégrader de façon conti - nue sans que personne ne bouge, sans qu'aucune initiative politique ne soit prise. Ceux la attendent avec beaucoup d'espoir la conclusion des assises. D'autres plus empêtrés dans les préjugés alimentés par les colonialistes et leurs relais locaux ont découvert dans les ateliers certaines réalités de leur pays qu'ils ignoraient. Ils ont compris cer- tains termes jusque la dénatu- rés et galvaudés. Il existe chez ceux la un début d'éveil de leur curiosité qui peut s'accroî- tre avec la vulgarisation des orientations des assises. De toute évidence la dynamique enclenchée par les assises ne sau- rait se limiter aux seules organisa- tions du FPAC. Les conditions de la rencontre avec le peuple sur une base de loyauté et de respect sont créées. Il reste aux militants patriotes anticolonialistes et anticapitalistes à déployer leur capacité d'écoute, leur potentiel de solidarité et à faire confiance au peuple. S'il est vrai que l'on constate une réelle difficulté à aborder les changements politiques dans notre pays, cela ne veut pas dire pour autant que le peuple gua - deloupéen n'est pas capable de comprendre la nécessité de ces changements et d'y adhérer finalement. Il faut donc se mettre à la portée de tout un chacun avec des arguments forts, et des exemples concrets.

Les orientations retenues après le travail en atelier constitue une bonne base de discussion et d'échanges avec toutes les forces organisées, et avec les citoyens en général. Ce travail d'explication, ce corps à corps avec le peuple est capital pour éduquer et conscientiser . C'est le préalable indispensa - ble à une mobilisation efficace des Guadeloupéens. (…)

Camarades des FPAC, l'ensemble des orientations qui ont été retenues montre bien que vous n'a - vez pas opté pour la facilité. Vous avez choisi la voie du réalisme politique, et surtout que vous avez tire les leçons de toutes les embrouilles et désillusions que le colonisateur à infligées à notre peuple en s'appuyant sur ses relais locaux. En plaçant notre revendication de large autonomie sous l'égide du Droit des peuples à disposer d'eux mêmes, qui est un droit humain, internationalement reconnu, nous nous mettons en position de recevoir l'appui de l'ONU et des organisations internationales qui luttent pour l'application ef fective de ce droit. (…)

Camarades, nous avons déjà franchi deux étapes avec succès, il nous reste à aborder la troisième, celle de conscientisation et d'éducation du peuple pour une mobilisation efficace. C'est un immense chantier que nous avons ouvert et qui requiert la contribution de tous les Guadeloupéens qui veulent en finir avec la situation de délabre- ment de notre économie et les nombreuses conséquences qui en découlent, tous ceux qui croient qu'il est grand temps que les guadeloupéens puissent décider de ce qui organise leur vie. De même que cinq organisa- tions patriotiques anticolonialis - tes et anticapitalistes ont pu sur- monter toutes leurs différences pour aller à l'essentiel dans l'action, de même le peuple guadeloupéen dans sa diversi - té arrivera à surm onter ses divergences pour aller à l'essen- tiel : la co-élaboration d'un véritable programme de développe - ment basé sur les réalités du pays et un projet de statut politique d'autonomie pour faire émerger un véritable pouvoir politique guadeloupéen. Alò an ka di nou tout, si nou pè, dépè. Péyi an nou kapab fè fas a bizwen pwensipal an nou. Pandan lontan yo fè nou pwan dlo mousach pou lèt ! Men jou la rivé pou tout moun vwè klè é pou nou konstwi ansanm zouti la, otorité politik la ki ké kondui lit a émansipasyon an nou. An nou ay kanmarad ansanm ansanm pou nou konstwi on Gwadloup pli fò, pli solidè, pliresponsab .