ELECTIONS LÉGISLATIVES 2022Le grand bouleversement

Les crises que traverse la Guadeloupe et le senti- ment d’être abandonnés par les élus locaux ont renforcé le camp du Rassemblement National qui promet monts et mer- veilles à une population déjà atteinte.

Ces élections législa- tives, en plus du faible taux de participation de l’électorat gua- deloupéen, ont créé un schisme au sein de la «macronie» et du GUSR. (Guadeloupe unie socia- lisme et responsable), la plus importante formation politique locale en terme d’élus.

Etant collé à la réalité guadelou- péenne et bien aiguillé par ses conseillers, le député sortant de la première circonscription en fin de mandature a quitté le navire macroniste en feu. Pour rester cohérent avec sa démarche, il a aussi claqué la porte au GUSR qui soutenait sans réserve la candi- dature d’Emmanuel Macron aux récentes élections prési- dentielles, malgré la situation sociale délétère en Guadeloupe.

Du rififi dans l’air, puisqu’au deuxième tour des élections, contre toute attente, c’est Marie-Luce Penchard, une fidè- le de la majorité présidentielle, qui à son tour jeta l’éponge, lais- sant son adversaire Elie Califer faire cavalier seul.

Dans la deuxième circons- cription, au deuxième tour, les électeurs ont pesé de tout leur poids dans la balance comme un seul homme pour éradiquer celle qui fait encore allégeance à Emmanuel Ma- cron, malgré le désastre causé par sa politique sani- taire et sociale dans le pays.

Dans la troisième circonscrip- tion, le député sortant a été réélu sur le fil, profitant de ses réseaux et des maladresses de son adversaire sulfureux du Rassemblement National. Une chose est sûre, les élec- teurs que certains pensaient ne rien comprendre à la chose politique ont bien montré qu’ils existent et qu’on devra désor- mais compter avec eux. C’est vrai que la classe politique a tout fait pour les infantiliser, pour qu’ils ne soient pas trop politisés en occultant que l’électorat est en pleine muta- tion et se rajeunit au fil des ans.

L’électeur de la nouvelle généra- tion refuse qu’une main invisible agisse en son nom et à sa place. Il tend à s’émanciper de plus en plus de manière à influer sur l’avenir de la société dans laquelle il vit. L’abstention est forte parce que l’électorat reste prudent et méfiant. Les attentes sont de plus en plus individuelles.

Les crises que traverse la Gua- deloupe et le sentiment d’être abandonnés par les élus locaux ont renforcé le camp du Rassem- blement National qui promet monts et merveilles à une popu- lation déjà atteinte.

A ces élections, beaucoup de candidats ont surfé sur la vague de la France Insoumise qui a le vent en poupe pour se faire élire. Ils étaient nombreux à l’appel mais les places étaient limitées.

Maintenant que les dés sont jetés, même si le mandat de député n’est pas un mandat impératif, la conjoncture sociale et sanitaire en Guadeloupe exige que ces élus fraîchement élus prennent le «taureau par les cornes»pour sortir les soi- gnants suspendus de cette impasse. Il en va aussi de la qua- lité des soins et de la prise en charge des malades.