Beauport : Exposition permanente

«On dot balan pou Bopo», c’est l’objectif affiché mercredi 15 juin 2022, par le président du Conseil départemental Guy Losbar, qui a tenu à faire le déplacement, ainsi que les autres collectivités, la Région représentée par madame Bernadette Thuram, la Cangt par son président Jean Bardail, et la commune de Port-Louis par le deuxième adjoint au maire en charge de la culture monsieur Anselme Gustave, pour lancer cette magnifique exposition per- manente sur l’histoire de la canne à sucre, depuis les ori- gines jusqu’à aujourd’hui.

L’ histoire de l’usine sucrière de Beauport et de tout ce bassin cannier du nord, autour de la terre et des hommes de ce territoire, constituent un patrimoine indissociable, qu’il convient de valoriser et que la qualité de cette exposition met très bien en exergue.

Avant toute immersion, un petit rappel historique s’avère impor- tant. Ce qui fut une habitation au début du XVIII ème siècle va très vite devenir, l’usine de Beauport qui voit le jour concrètement en 1863, sous l’impulsion du docteur Amand Souques installé dans la commune de Port-Louis.

Visionnaire certes, ce dernier détenant déjà le pouvoir écono- mique, va également s’octroyer le pouvoir politique en devenant maire de la commune.

Tout de suite l’usine subi d’énor- mes transformations tout au long de son existence lui per- mettant d’améliorer sa capacité de production et d’augmenter ses prouesses techniques. Elle englo-be directement la petite usine de Bellevue à Port-Louis en 1891, celle de Clugny en 1901, celle de Duval en 1929 toutes les deux sur la commune de Petit-Canal et celle de Beuthier sur la commune de Port-Louis en 1929 également

. Beauport prend ainsi, un nouvel élan avec son rachat par des action- naires de la région de Bordeaux qui créent la SAUB (Société anonymes des usines de Beauport). Cette ges- tion va connaitre son apogée vers les années 1950 et 1960, périodes qui seront émaillées de luttes sociales très dures.

Aujourd’hui, ce nouveau projet d’exposition permanente, marque sans conteste un véritable tournant dans la vie de cette friche indus- trielle qui depuis 2004, par la volonté du Conseil général d’alors s’est transformé en un lieu de cul- ture et de mémoire. Géré à l’origine par la Semag, le renouvellement du marché a confié l’administration du site à la SEM patrimoniale. Une visite de cette exposition s’impose, qui par ailleurs n’a rien à envier au Mémorial Acte, toute proportion gardée. Elle invite petits et grands, visiteurs et résidents à un voyage dans le passé, le présent et l’avenir de l’industrie sucrière.

Permettre que ce site participe à une véritable attractivité touris- tique du Nord Grande-Terre, c’est le défi que tous les agriculteurs, coupeurs de canne, planteurs, ouvriers et tous ceux qui ont contribué à écrire ces belles pages d’histoire de l’industrie sucrière, doivent porter en commun pour pérenniser l’importance de cette filière en Guadeloupe.