MARIE-GALANTE :Les résultats de la récolte sucrière ne sont pas au rendez-vous

Il fallait s’y attendre. La récolte sucrière à Marie-Galante n’a pas donné les résultats escomptés, les dernières livraisons ayant eu lieu le 22 juin 2022.

Des 56 000 milles tonnes de cannes estimées, seules 42 642 tonnes ont été broyées créant un déficit non négligeable. D’ailleurs, c’est le niveau le plus bas atteint, si l’on fait abstraction de la récolte exceptionnelle de 2021.

Pouvait-on néanmoins s’attendre à mieux, avec toutes les déconve- nues depuis l’explosion de la chaudière, en pleine campagne 2021 et l’incertitude qui planait sur la reprise en 2022 de l’usine ? Fallait-espérer qu’à la suite d’une réparation aussi importante que tout redeviendrait comme avant, cet «avant d’explosion» depuis plusieurs des décennies durant lesquelles l’usine a toujours fonc- tionné cahin-caha, créant les pires inquiétudes sur le maintien de cette filière provoquant le découragement chez les plan- teurs dont certains ont même cessé leur activité ?

EN POINT DE MIRE, SÉCHERESSE,USINE PAS ENCORE AU POINT, CHAMPS MAL ENTRETENUS

Evidemment, il faut toujours essayer de trouver des explica- tions à une telle contre-perfor- mance. Elles sont multiples :

- La sécheresse, si elle a favorisé la richesse saccharine, a eu des effets fort négatifs sur la croissance non seulement des jeunes plantes ou les rejetons, mais aussi sur les cannes non coupées en 2021 lesquelles se sont desséchées, au point de ne présenter aucun intérêt commer- cial pour la récolte.

- L’outil industriel en phase plutôt d’essai et de rodage. On devait nor- malement s’attendre à ce que les interventions importantes effec- tuées dans l’urgence au niveau sur- tout de la chaudière exigent des ajustements pour lui permettre de fonctionner de façon optimale. Cela a entraîné un broyage au ralenti, donc une insuffisance de la capacité de broyage à l’heure, voire même des arrêts momentanés pour revoir le calage des équipements. Il faut logiquement penser que 2022 aura servi de «galop d’essai» et que l’in- ter récolte sera mise nécessaire- ment à profit pour différents réglages de la chaudière remplacée et autres appareils.

- On ne peut pas ne pas mentionner également le constat incontestable, datant de plusieurs décennies, de champs de cannes mal entretenues ou pas du tout depuis la coupe mécanisée. Il nous est arrivé de mentionner dans nos colonnes que même les Guadeloupéens ont sou- vent des difficultés à distinguer un champ de cannes d’un champ de «zèb guinée (herbes de Guinée)», ce qui ne donne pas non plus une bonne image touristique et traduit peu d’amour du propriétaire pour sa source de revenus.

Une réflexion sérieuse est aussi à mener dans ce sens car, on ne peut pas du tout concevoir une Guadeloupe et en l’occurrence Marie-Galante sans son indus- trie sucrière.

En tout cas, les Maries-Galantais jugeront une fois de plus sur la volonté des uns et des autres à oeuvrer dans ce sens. C’est le moins que l’on devrait attendre à la suite de la nomination de la préfète Chantal Ambroise pour «sauver l’économie de la Grande Galette». Le temps presse.