Une créatrice de cosmétiques attachée à son héritage

A 33 ans, Julie Beljio est la créatrice de la marque de cosmétiques Djulicious, lancée en 2013. Passionnée par l’univers de la beauté depuis son enfance, elle a eu à coeur de développer une gamme de produits qui s’accorde à toutes les peaux et à tous les teints. Elle partage ainsi un message d’inclusivité et d’universalisme dans le développement de ses projets.

Djulicious Cosmetics est, aujourd’hui, l’une des marques antillaises leaders dans le domaine du maquillage. Rouge à lèvres, gloss, crayon à lèvres, fard à paupières, fond de teint, la gamme est audacieuse et se retrouve dans toutes les trousses des femmes antillaises. A son origine, on retrouve Julie Beljio.
DE GRANDES AMBITIONS
Toute jeune, elle découvre les parfums, les huiles mais aussi les plantes et les fleurs grâce à ses grands-parents guadeloupéens qui lui transmettent tout leur savoir. «Mon grand-père était frotteur. Je le voyais s’occuper des gens avec ses mains et apaiser leurs maux avec les herbes du jardin». A 18 ans, elle quitte l’archipel puis décroche une licence de chimie. «J’adorais être au laboratoire et concevoir des formules, presque magiques ! Mais je voulais le faire à des fins esthétiques dans le but de créer des produits qui accompagneraient la femme vers un certain bien-être».
Julie travaille dur et, à l’issue de son BTS esthétisme, elle devient maquilleuse professionnelle au sein des équipes de la marque de make-up Mac

. «C’était un peu le rêve de petite fille. Grâce à ce métier, je découvre des univers incroyables. Plateau TV, clips, scènes de films et effets spéciaux, je navigue d’expérience en expérience» explique Julie. Mais «il me manquait quelque chose, une certaine authenticité dans mon travail».
Par ailleurs, elle réalise que les produits pour les peaux noires sont trop rares et trop souvent inadaptés. «Je n’arrivais jamais à trouver les bonnes teintes pour ma carnation. Les marques qui proposent de tels produits sont onéreuses. J’étais assez déçue du manque de représentativité de nos peaux et cela m’a amené à réfléchir à un projet».
UNE GAMME DE MAQUILLAGE DÉCOMPLEXÉE
En parallèle de son activité, Julie Beljio développe, dès 2013, ses premiers produits, cinq rouges à lèvres. «Au départ, mes économies ont servi à fabriquer et commercialiser ces produits. Je voulais vraiment qu’ils racontent mon histoire. Celle d’une femme noire qui a besoin de ce petit maquillage, de ce petit outil qui va raviver une confiance en soi, masquer une trace ou embellir une journée. Je voulais qu’il incite les femmes à être elles-mêmes, avec autant de folie qu’elles le souhaitent. Avec des teintes lila, orange, bleu, violette ! Le maquillage doit ajouter des paillettes dans une vie !».
Djulicious Cosmetics se professionnalise et, surtout, s’auto-finance. «J’ai démarré seule et j’ai tout imaginé seule. Très vite, grâce au site internet et aux réseaux sociaux, mes produits ont été plébiscités et je suis devenue une cheffe d’entreprise sans m’en rendre compte». Julie touche à tout ; communication, marketing, comptabilité, démarches juridiques. «J’ai dû m’intéresser à tous ces domaines pour structurer ma marque et la faire grandir». Elle étend sa gamme jusqu’à recevoir des prix. «Je n’ai pas vu venir ce succès. J’étais heureuse du bon retour de ma communauté et ça me donnait envie de viser encore plus haut».
INTÉGRER LES ANTILLES DANS SES ENVIES FUTURES
Aujourd’hui, Julie Beljio s’attaque au marché des soins. «Il est indispensable d’avoir une routine soins qui soit complémentaire d’une routine make-up. Nous avons développé des produits à base d’ingrédients naturels comme la brume fixante à l’eau de coco, la crème hydratante à la fleur d''orchidées ou le mascara à l’huile de ricin. Je suis très attachée à proposer des produits ergonomiques au packaging élégant mais qui respectent, également, notre environnement. Nos produits intègrent ces valeurs et j’ai le désir de faire appel par la suite à la pharmacopée des Antilles». En effet, Djulicious Cosmetics est présent dans 280 points de vente en métropole, Réunion, Sénégal et Antilles. «A terme, j’aimerais pouvoir avoir un laboratoire aux Antilles et générer, ainsi, de l’emploi».
Julie se déplace régulièrement dans l’archipel pour prodiguer conseils et tutoriels auprès de toutes les femmes.
Instagram : Djulicious Cosmetics