CAPESTERRE BELLE-EAU : Les communistes ont renouvelé leur engagement au Parti

Cet acte solennel, qui a eu lieu le samedi 9 juillet 2022, n’a jamais été un rituel. Cette année, la Section communiste de Capesterre Belle-Eau a voulu replacer le Parti sur sa trajectoire, en prenant appui sur ses racines historiques. L’objectif étant de montrer que le Parti est la maison commune de tous ceux qui sont engagés pour une Guadeloupe libre, un espace de vie et de luttes ancré dans les réalités socio-culturelles du pays.
Cet ambitieux projet s’est concrétisé dans le cadre d’un cocktail-dinatoire-dansant, avec un programme politique de grande qualité en quatre phases :
- Un débat sur le thème : «Résistance des femmes noires de la Guadeloupe et d’ailleurs», présenté par le patryòt gwadloupéyen, Luc Reinette
- La remise de la carte 2022 aux militants
- Un hommage à la vétérante communiste : Celuta Francillette Bellier
- Une partie festive
Près d’une centaine de personnes, en majorité des femmes, des organisations politiques locales, des délégations de communistes venus des autres sections, a répondu à l’invitation de la Section communiste de Capesterre Belle-Eau

. Il a fallu toute la maîtrise et le sens de l’organisation des camarades qui recevaient pour gérer l’espace et accueillir, dans les meilleures conditions tous les invités.
Dès leur installation, il leur était proposé un passage au buffet, en attendant l’ouverture de la manifestation.
Toutes les conditions étant réunies, l’animateur de la soirée, le camarade Camille Edouard, procéda à la mise en place du Bureau sous la présidence du camarade Jacques Kancel de la Section communiste de Sainte-Anne. Après avoir salué les participants et déclaré la manifestation ouverte, le président donna la parole au Secrétaire politique de la Section de Capesterre Belle-Eau, Simon Celeste. Celui-ci formula les mots de bienvenue et les remerciements d’usage puis planta le décor en exposant les motivations de la Section.
Il déclara (extraits) : «… Notre remise solennelle de cartes se déroule à un moment important de la vie de notre pays. Depuis mars 2020, ce n’est que maintenant que nous commençons à retrouver une vie normale. Nous avons été de près ou de loin marqués par le sceau de la détresse et de la souffrance en apprenant la perte d’un proche foudroyé par ce virus qui sévissait et qui est présent encore aujourd’hui avec un peu moins de virulence. Face à ce drame nous ne pouvons passer sous silence le mépris et l’irresponsabilité de ceux qui ont en charge notre santé, en première ligne l’Etat avec son service déconcentré, l’ARS et de son préfet. Ils ont fait fi de nos us et coutumes, nous permettant de nous soigner, ne serait qu’à titre préventif, au profit des firmes pharmaceutiques entraînant ainsi la perte des centaines de vie qui auraient pu être évitées…
Cette politique «macroniste», agressive et violente n’a pas fait dans la demi-mesure en laissant sur le chao des centaines de soignants privés d’emplois et par conséquent de salaires, au seul motif qu’ils ont refusé de se faire «piquer» par un vaccin, lui-même controversé par les scientifiques eux-mêmes. Vous comprenez bien que face à cette politique inhumaine, injuste en un mot, d’exploitation de l’homme, il faut en face des hommes et des femmes debout pour opposer une résistance afin d’offrir une autre alternative pour garantir un meilleur devenir à notre peuple…
Nous communistes, nous représentons un maillon fort dans cette chaîne de résistance. Cette remise solennelle de cartes de ce soir en est la parfaite illustration. C’est pourquoi, chacun de nous, librement, avec nos qualités et nos moyens, s’engagera sur un objectif commun qui est de construire un pays débarrassé de la tutelle coloniale pour les générations futures. C’est donc sur cette base que nous allons retirer notre carte de militant ce soir.
Sans empiéter sur le thème du débat de ce soir, je ne peux m’empêcher de lancer un appel aux femmes pour qu’elles reprennent le chemin de l’engagement en politique. Il faut cesser d’être des variables d’ajustement des politiciens, je dis bien des politiciens car, le Parti communiste guadeloupéen a toujours oeuvré pour l’émergence des femmes dans la vie politique : les exemples sont multiples. Les photos ici en exposition symbolisent tout le combat des femmes engagées dans l’action politique au sein de la section communiste de Capesterre Belle-Eau».
À la suite de cette intervention, le cadre était balisé pour passer à l’intervention de Luc Reinette sur le thème annoncé : «Résistance des femmes noires de Guadeloupe et d’ailleurs».
En introduction à son exposé, l’intervenant a tenu à démystifier certaines idées fausses comme par exemple, il y a trois fois plus de femmes que d’hommes dans notre société. En s’appuyant sur la pyramide des âges et des sexes, publiée par l’Insee, il a montré que le rapport homme femme s’équilibre dans notre société et que la courbe de naissance montre ces dernières années que les garçons sont majoritaires. Cette vérité n’a pas été facile à digérer par les hommes et par les femmes présents. N’en déplaise aux uns et aux autres, il n’y a pas en Guadeloupe trois femmes pour un homme. Il faut se faire une raison et revoir peut-être nos modes de vie.
Un autre sujet qui est cette affirmation naturellement entretenue : «Derrière chaque grand homme se cache une grande femme» a été, elle aussi, invalidée par le conférencier qui a renversé la perspective en affirmant à son tour, «la plupart des grandes femmes ne sont pas derrière des hommes. Elles sont tout simplement des grandes femmes».
Ces clarifications étant posées, Luc Reinette a déroulé sa présentation des femmes résistantes par zones géographiques. Il a eu l’honnêteté de prévenir que son choix était arbitraire, compte tenu des limites dans lesquelles il a travaillé. Cela dit, il a présenté un panorama assez objectif et crédible qu’il souhaite compléter dans le cadre d’un travail collectif.
Nous publierons un dossier spécial sur l’intégralité de son intervention et des portraits des femmes sélectionnées. Vous comprenez que nous avons eu droit à un débat passionné et passionnant qui a permis de porter un autre regard sur les femmes.
LA PHASE DE LA REMISE
DE LA CARTE AUX MILITANTS
Cette remise de la carte 2022 fut exceptionnelle à tous les points de vue. Tout d’abord, après deux années de paralysie pour cause de coronavirus, la Section n’enregistre aucune défection. Tous les camarades, y compris ceux qui sont malades ou invalides, ont renouvelé leur engagement en demandant que leur carte soit remise devant l’Assemblée des militants.
L’exemple le plus frappant a été la présence du doyen de la Section, le camarade Pierre Néocel, 97 ans, militant depuis 1944, qui a tenu à venir retirer sa carte personnellement. Un hommage lui a été rendu par son camarade de cellule depuis 1968, le camarade Christian Celeste.
Le fait marquant de cette partie solennelle a été l’adhésion de deux nouvelles militantes. Deux jeunes femmes prénommées Jacqueline et Véronique qui cheminent depuis plusieurs années aux côtés de la Section et qui ont décidé, après une réflexion nourrie, de faire le pas, de devenir militantes pour être actrices de leur destin. Pour la Section c’est un franc succès.
L’HOMMAGE A LA VETERANTE CELUTA FRANCILLETTE BELIER
Dans l’ADN du Parti est profondément incrusté les rapports d’amitié, de fraternité, de solidarité et de partage entre les camardes. Les militants les plus aguerris couvent les jeunes pousses de leur expérience. Les jeunes veillent avec amour sur les vétérans qui ont ouvert le passage. Ce ne sont pas des mots ou de la rhétorique creuse mais bien un modèle de vivre en communiste.
En organisant un hommage à la camarade véterante Celutta, 80 ans, 54 ans de vie militante sur tous les terrains de lutte, la Section communiste de Capesterre Belle-Eau a mis sous les projecteurs une camarade anonyme pour certains mais qui continue à creuser son sillon.
La camarade Mona Cadoce, dirigeante du PCG a prononcé un discours d’hommage qui a permis de découvrir la vie de Celuta mais qui a aussi montrer ce qu’une militante de la classe ouvrière, une femme de notre terre, qui a mis ses pas dans les pas des grandes femmes noires que nous a présentées Luc Reinette. Nous reviendrons sur cet hommage dans le prochain numéro de l’Etincelle. A ce stade de la manifestation, on pouvait considérer que la Section communiste avait atteint son objectif politique. La dernière partie de la manifestation, le cocktail-dinatoire-dansant pouvait démarrer sous les meilleurs auspices.
L’ambiance était déjà créée. Les cuisiniers et le DJ, n’ont pas eu beaucoup de mal à faire monter la pression. Tard dans la nuit, les Com-munistes, les invités, continuaient à danser. Chose que l’on n’avait pas vue depuis des années. Nous sommes bien de notre temps !