Arnaud Dolmen Un jazzman hors pair

Le batteur guadeloupéen et jazzman Arnaud Dolmen a reçu de ses pairs la récompense Révélation aux Victoires du Jazz en juin à Antibes. A 36 ans, il est le premier ultramarin à être distingué dans cette catégorie musicale et savoure avec fierté la satisfaction d’un parcours réussi. Son deuxième album Adjusting est également disponible sur toutes le plateformes musicales.

Quel succès ! Etes-vous heureux d’avoir été salué par la critique pour votre musique ?
Arnaud Dolmen : C’est une récompense exceptionnelle et je suis honoré d’un tel partage d’émotions et de compliments. Recevoir un tel prix est un booster incroyable dans une carrière et je suis ravi. Cela m’offre énormément de confiance en moi et en ma musique et, surtout, cela me donne l’espoir de pouvoir continuer de vivre de ma musique. J’aime faire du jazz, ça m’anime. J’aime faire des expérimentations musicales. Plus on cherche, plus on trouve. La musi-que est immense de richesses et j’apprécie m’intéresser à toutes ses facettes avec une totale liberté. J’ai envie d’avancer dans ma carrière avec toujours cette exaltation de la musique, de la scène, des rencontres et je réalise que j’ai emprunté le bon chemin !
Comment expliquez-vous cet attrait pour la musique et notamment pour le jazz ?
Honnêtement, je ne sais pas vraiment ! Dans ma famille, nous sommes des mélomanes mais pas des musiciens

. Je suis né dans l’Hexagone mais, dès l’âge de 5 ans, nous sommes rentrés en Guade-loupe, à Sainte-Anne. C’est une terre de culture et une terre de gwoka. Un de mes oncles animait un groupe de carnaval et c’est lui qui m’a inscrit à l’école de musique et j’ai débuté la batterie à l’Atelier Marcel Lollia, sous la direction de Georges Troupé. J’étais attiré et fasciné par la percussion, j’avais toujours un tambour près de moi... J’aimais jouer sur la place de la Mairie et j’aimais cette musique traditionnelle d’expression. Je voulais rassembler, créer et innover comme Gérard Lockel et le Gwoka Model. Puis, j’ai découvert naturellement le jazz américain et la sensibilité qu’il émane. Mes héros étaient des jazzmen car, pour moi, le jazz c’est l’évolution de la musique gwoka. Ce sont deux styles musicaux distincts mais tellement complémentaires, ils offrent une grande liberté. J’avais envie de devenir un musicien professionnel et j’avais envie de composer et de mêler ces deux univers dans mes créations.
Justement, comment devient-on musicien professionnel ? La route n’est-elle pas semée d’embûches ?
Après mon baccalauréat, j’ai essayé de faire des études de comptabilité. Impossible ! Je n’arrivais pas à avoir envie d’un métier conventionnel quand je ne pensais qu’à la musique. Je bouillonnais de l’intérieur. Mon ami et musicien Jonathan Jurion m’a incité à suivre la voie de la musique et je suis parti à Toulouse pour poursuivre ma passion à l’école de batterie Dante Agostini. J’ai rencontré des musiciens aguerris et accomplis et ça m’a conforté dans mon choix. J’ai rapidement fait mon trou et collaboré avec des groupes. Aujour-d’hui, je suis musicien et c’est comme une évidence.
Vous avez récemment sorti votre 2e album Adjusting. C’est également une consécration, non ?
Bien sûr ! Tout artiste rêve de produire son propre album (Arnaud a sorti son 1er album Tombé Lévé en 2017). On se met à nu, on se dévoile au grand jour et on présente enfin sa musique. C’est un autre épa

nouissement que de jouer ses propres compositions et je suis fier de présenter un jazz cosmopolite aux influences caribéennes. J’ai besoin de retrouver ma terre dans ma musique. L’esprit du tambour est omniscient. Je peux y ajouter des notes de zouk ou de variété mais le socle est ce tambour. Je sillonne les routes de France et d’Outre-mer pour présenter ma musique. Je collabore avec des artistes sur scène, tels que Jacques Schwarz-Bart, Mario Canonge, David Linx, Laurent De Wilde. Je partage ainsi des moments incroyables avec eux et le public. Je prends également un plaisir fou avec mon groupe Arnaud Dolmen Quartet, composé d’un pianiste, contrebassiste, saxophoniste et moi-même à la batterie. Je suis chanceux de vivre tout cela !
Instagram : arnauddolmen
Retrouvez-le au Créole Jazz Festival
à la Créole Beach Hôtel du 2 au 28 août.