Que vont faire maintenant les parlementaires des dernières colonies de la France ?
L’Assemblée nationale française a montré, majoritairement, avec un rare cynisme, son refus de prendre en compte la gravité de la crise qui dévaste les pays encore sous domination française et que l’on nomme, c’est selon : Outre-mer, ultramarins, Régions Ultra-périphérique.
Les députés des colonies ne reviennent pas. Ils donnent le sentiment d’avoir reçu une véritable douche froide. Mais, à quoi s’attendaient-ils ? Ont-ils cru que l’absence d’une majorité parlementaire absolue pour le président Emmanuel Macron allait leur faciliter la tâche ?
Il suffisait de regarder les résultats des élections, pour comprendre, que politiquement, la droite est la force capitaliste, les oligarques, les ennemis des travailleurs et des peuples qui a pris le pouvoir en France. La violence que les députés «macronistes», les Républicains et ceux du Rassemblement national, menée par le gouvernement, se sont déployés ensemble, pour s’opposer à deux propositions emblématiques de la Nupes : le Smic à 1 500€ et la taxation des bénéfices exceptionnels des grandes entreprises éclaire sans nuance, sur la confrontation de classes en oeuvre à l’Assemblée nationale.
Confrontés à la mesquinerie du gouvernement et d’une majorité de l’Assemblée qui piétinent sans égard les droits et la dignité des peuples des îles, une dizaine de députés représentants de ces peuples, rassemblés sous la bannière de la Nupes a tenu une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour dénoncer l’attitude du gouvernement.
Les propose tenus ont été suffisamment revendicatifs pour montrer le blocage de la situation. Ces parlementaires ont dénoncé l’absence de prise en compte de la situation sociale de leur pays par le gouvernement. Cette conférence de presse de protestation sera-t-elle suffisante pour ébranler le gouvernement ?
Car, au fond, la question à laquelle sont confrontés les députés, renvoie au cadre institutionnel dans lequel s’élaborent les lois. Manifestement, les problèmes soulevés par les députés issus des territoires colonisés ne seront pas résolus dans les seules pratiques du parlementarisme bourgeois.
Ces députés en colère ne disposant pas à l’Assemblée nationale d’un rapport de force suffisant pour vaincre le blocage ont le choix de mettre leur mandat au service d’une stratégie à double détente : la mobilisation citoyenne dans leur territoire pour influer sur les débats parlementaires ; la construction avec les forces politiques autonomistes et indépendantistes d’un front uni contre le colonialisme, pour la libération et le développement.