La «grand boucle» guadeloupéenne, un Tour historique !

A bien des égards ce 71e Tour Cycliste de la Guadeloupe qui s’est déroulé du 4 (cérémonie d’ouverture) au 14 août 2022, restera à coup sûr dans l’histoire :
- Comme le Tour le plus long : 1ère étape contre-la-montre individuel (La Désirade. 8,5 kms) ; 2e étape (Pointe-à-Pitre/Petit-Canal. 156 kms) ; 3e étape (Sainte-Anne/Trois-Rivières. 144 kms) ; 4e étape (Lamentin/Goyave. 145 kms) ; 5e étape (Baie-Mahault/Les Abymes. 155 kms) ; 6e étape (Capesterre Belle-Eau/Gourbeyre. 148 kms) ; 7e étape (Vieux-Fort/Le Moule. 174 kms) ; 8e étape contre-la-montre individuel (Le Moule Anse-Bertrand. 30 kms) ; 9e étape (Pointe-Noire-Bouillante. 138 kms) ; 10e étape (Gosier/Baie-Mahault. 147 kms). Soit un total de 1247,6 kilomètres.
- Comme le plus difficile avec trois arrivées au sommet dans les redoutables cols de «La Regretté» à Trois-Rivières (144e km. 3e étape), de «Plateau Palmiste» Gourbeyre (148e km. 6e étape) et de «Village» à Bouillante (138e km 9e étape).
- Comme celui d’une première étape (un chrono de 8,900 kilomètres en ligne droite) sur la petite île de La Désirade avec comme ambition d’illustrer la nouvelle appellation de notre «Comité régional cycliste des îles de Guadeloupe».
- Comme le plus relevé en termes de niveau. Des moyennes élevées (41,43 km/h sur l’ensemble de l’épreuve pour le premier classé, Stéfan Bennet) du début à la fin provoquant une impitoyable sélection au sein du peloton qui ne connut pas moins de 50 abandons sur un peloton de 138 éléments au départ.
- Comme l’un des plus polémiques. Dans ce domaine les sujets ne manquèrent pas : Le transfert des coureurs en bateau à la Désirade, les conditions d’hébergement sur place (un village de tentes déployé sur la pelouse d’un terrain de football de l’île), l’extrême difficulté du parcours qualifié par certains commentateurs «d’inhumain» ! Les réactions jugées parfois d’arrogantes ou d’antisportives de la part de certains coureurs (Kendrick Clavier de la KPDL qui cadenasse «sans raison» les tentatives de Cédrick Eustache de la TMC au cours de 3e étape, Alexys Brunel (USL) qui ferme dangereusement la porte à Jérémy Deloumeaux (JCA), le héros guadeloupéen du Tour, au cours de la «meurtrière» 9e étape de «Village», les attitudes et déclarations quelque peu «provocatrices» du même Alexys Brunel, un jeune «ex-professionnel» engagé par l’USL pour «gagner le Tour» et porteur un temps du maillot jaune, vis-à-vis des autres coureurs du peloton, ou la malheureuse incartade de la voiture technique de l’UVMG à l’égard de Brunel dans la montée de Vernou).
Le tout, fort heureusement, s’étant apaisé soit par des excuses en bonne et due forme des coureurs peu désireux de mettre de l’huile sur le feu, soit par des explications se voulant «pédagogiques», comme celles avancées par l’ambitieux et jeune président Frédéric Théobald qui, à toutes les critiques, fit front en répétant inlassablement que le tracé de ce Tour répondait simplement aux exigences du cahier des charges des normes internationales de l’UCI, le but étant de conforter le classement 2.2 du Tour cycliste de la Guadeloupe, de le rendre attractif et crédible, et de pousser les équipes antillaises à travailler pour se mettre à niveau.
Alexys Brunel de son côté, bien que déboulonné de son piédestal par un incroyable Stéfan Bennet (Eurocy-cling Trips Pro Cycling), désormais double vainqueur du Tour, se réconciliait avec l’ensemble des acteurs de l’épreuve, des coureurs jusqu’aux spectateurs, en répondant «à la pédale» au cours d’une superbe ultime étape à Jarry, menant de bout en bout une échappée au long cours pour finir, exténué, à une belle seconde place. L’orgueil du grand champion qu’il demeure assurément !
Au final, ce Tour historique restera comme ayant été l’un des plus médiatisée (presse écrite, radios, TV, Internet) avec des directs intégraux en télévision. Et, comme d’habitude dirons-nous, un succès populaire immense jamais démenti. Des foules denses massées dans les points stratégiques tout au long des routes et surtout aux arrivées (La regretté, Palmiste et Village), des «barè d’Kous» toujours aussi nombreux et ingénieux. Le Tour cycliste de la Guadeloupe, un spectacle de choix, un moment de bonheur partagé et de ferveur populaire. Une fois de plus la Guadeloupe, pendant dix beaux jours, a communié avec son Tour retrouvé ! Le Tour 2022 est mort ! Vive le Tour 2023 !