Que se passe t-il dans la tête de certaines jeunes femmes ?

«La parole n’est pas un moineau, une fois envolée, tu ne la rattrapes plus» (Proverbe russe) Crise de civilisation, délitement des moeurs et des valeurs : que se passe-t-il dans la tête de certaines jeunes femmes ? Effet de mode, mimétisme aveugle !

Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, circule un post qui relate le coup de gueule d’un père de famille martiniquais outré par le comportement de jeunes femmes qui se sont produites sur les scènes des différents concerts et festivals en Martinique.
Si ces rencontres sont de véritables lieux de rassemblement et de communion du public avec leurs artistes préférés, malheureusement certaines chanteuses qui ont un répertoire jugé trop pauvre et trop obscènes déboussolent une grande partie du public. Je ne doute pas que les fans soient très excités et heureux après ces deux années de frustration mais le ressenti de plusieurs personnes est plutôt amer et déçu de la prestation des femmes artistes.
LE MESSAGE DU PÈRE
DE FAMILLE AUSSI FILS ET FRÈRE EST ÉDIFIANT
Il dénonce avec véhémence l’inconscience et l’irresponsabilité de ces chanteuses dont, selon lui, les interprétations véhiculent une image, je cite : «de la femme antillaise juste une traînée...». Il dit refuser fortement cette image très dévalorisante de la femme antillaise et considère ces propos comme une insulte faite aux femmes, aux filles et aux familles de son pays. Il demande à ces chanteuses qui, sans nul doute, font le buzz sur les réseaux sociaux, de penser aux enfants, à leurs enfants, qui pourraient être blessés dans leur amour propre, si un jour d’autres leur font remarquer ce comportement indigne d’une mère voire de leur mère qui est sensée les protéger.
LE CONSTAT EST IDENTIQUE
EN GUADELOUPE
En effet, il n’est pas rare d’entendre ces musiques et paroles qui dérangent, heureusement pas dans les médias mais, dans les lieux ou les jeunes se rassemblent. Des chants qui ne laissent personne indifférente, des chants capables de réveiller de «vieux démons» si on ne prend garde.
Bien sûr, il est nécessaire de préserver la liberté historiquement conquise par les femmes dans les mouvements d''émancipation, le droit de disposer de leur corps. De même intolérable la violence faite aux femmes, cette atteinte dégradante de la femme en tant que personne. Cette violence est une réalité universelle dont on sait générée par l''inégalité entre les hommes et les femmes. Est-ce une raison pour imaginer que la parité homme-femme se cantonne et je cite à nouveau le père de famille «au fait d’être plus cons que les garçons et de raconter des conneries dans les chansons plus grosses que celles des hommes» ?
QUE SE PASSE-T-IL DANS NOTRE SOCIÉTÉ ANTILLAISE ?
Non ce n’est sûrement pas la bonne voie, Mesdames, ressaisissez-vous! Arrêtez de jouer aux délurées, aux femmes «bien dans leur temps et leurs baskets» !! Attention, n’ayez pas un train de retard, le démounaj touche aussi bien l’esprit que le corps. Il est en passe de devenir réalité.
Mais que se passe-t-il dans notre société antillaise ? Quand ce basculement s’est-il produit ? Pourquoi ce dévoiement de l’esprit ? Qu’avons nous raté pour en être arrivé là ? Devons-nous tout accepter, au nom de l’émancipation ?
Pour moi, cette façon d’être de nos jeunes femmes provient surtout de l’effet de dysfonctionnement d’une société elle-même en pleine déroute. Il s’agit d’un système bien organisé qui permet le maintien des individus dans un rôle passif et les conditionne pour tout accepter, tout subir. Il s’agit surtout d''un système qui brise les êtres, les déresponsabilise, en détruisant toutes les valeurs et les perspectives de se construire eux-mêmes et leur avenir.
Loin de moi de vouloir faire la morale ou de faire preuve d’un puritanisme déplacé, mais je lance un appel solennel à nos jeunes femmes pour qu’elles retrouvent leur estime de soi, leur dignité de femmes, mères et futures mères. C’est la transmission des grandes valeurs humaines de notre société guadeloupéenne qui est en jeu.