Nous ne sommes pas le dépotoir de la France !

Les années passent mais les attitudes et les mentalités au relent colonialiste demeurent ancrés dans l’esprit de certains français et non des moindres.

Il n’est un secret pour personne que la France a bâti toute sa fortune en exploitant et en pillant les richesses des différents peuples qu’elle a mis sous sa coupe sous les différents continents.
Aujourd’hui, après les libertés arrachées de hautes luttes en Asie et en Afrique notamment au prix de nombreux morts et sacrifices dans les rangs de ces derniers, la leçon à tirer c’est qu’il ne faut jamais baisser la garde. Le mépris et l’irresponsabilité sont consubstantielles du capitalisme et du colonialisme.
Comment peut-on comprendre et expliquer le comportement de ceux qui sont justement chargés de porter l’information et d’éclairer le citoyen, ceux qui ont le droit de porter la connaissance se livrent à un tel degré bassesses en stigmatisant certains citoyens que la société n’a pas pu accompagner. Ceux qui sont des laissés pour compte pour de multiples raisons, alors qu’ils ne sont que les produits de la société, la seule solution qui leur est proposée est qu’il faut les envoyer dans les Outre-mer, notamment à Mayotte ou en Guyane dans des camps retranchés.
Quelle honte pour la République ! Ceux qui sont à l’origine de tels propos devraient être interdits d’antenne. La résonnance de ces propos vient disculper davantage encore l’idéal de la République française, qui se dit pays des droits de l’Homme où la liberté, la démocratie et l’égalité devraient être de mise en toutes circonstances.
Sans pour autant revenir sur toute la politique coloniale de la France, ils existent des faits et des événements qui tout au long de ces dernières années ont bien montré que la France pratiquait la politique du deux poids deux mesures. Une, sur son territoire national et une autre sur les territoires qu’elle occupe politiquement. J’en veux pour preuves les méfaits de sa politique s’agissant des exploitations minières en Nouvelle-Calédonie entre autres, l’utilisation de la base spatiale de Kourou en Guyane et chez nous en Guadeloupe l’autorisation et le recours de la chlordécone en violation des lois et règlements... Malgré les tollés et les réprobations suscités par de ces comportements indignes de la France, beaucoup d’oreilles restent encore fermées, et certains se croient autorisés à proposer à nos collectivités locales une politique d’investissement dans des bâtiments ou des centres de rétentions qui accueilleraient des malfrats sous prétexte que ces collectivités ont besoin d’argent public. Double indignation !
Là encore, c’est méconnaître les principes de leur propre loi de décentralisation qui précisent que les collectivités s’administrent d’elles-mêmes. Point besoin en la circonstance d’avoir des orientations et des conseils de tels ou tels écervelés venus d’ailleurs. Ce qu’ils appellent abusivement les pays ou départements d’Outre-mer ont déjà suffisamment donnés, ils ne peuvent aucunement constituer la poubelle ou le dépotoir de la France, pour quelques raisons que ce soit !