Pourquoi les pays du Sud contestent-ils de plus en plus l’ONU ?

Créée après 1939-1945 par les pays ayant gagné la guerre, l’ONU était chargée d’instaurer la paix aux quatre coins du monde.

COMMENT SE PRESENTAIT CE MONDE A CETTE EPOQUE ?
Les USA pratiquaient chez eux l’apartheid après l’esclavage, les nations européennes s’étaient partagées l’Afrique. En Asie, la plupart des pays, sauf la Chine et l’Inde, étaient occupés par des puissances occidentales (Vietnam, Japon, Corée etc.) et l’Amérique latine subissait des dictatures militaires soutenues par les USA.
L’ONU est donc créée avec des organismes divers dont les plus importants sont : le Conseil de sécurité et surtout les 5 membres permanents : la France, les USA, la Grande-Bretagne, la Chine et l’URSS, devenue aujourd’hui la Russie.
N’oublions pas que les puissances occidentales capitalistes avaient créée l’OTAN. Et, au cours des décennies de la guerre froide, on s’est aperçu que toutes les tentatives de l’ONU pour instaurer la paix étaient rejetées par l’OTAN. On peut citer la tentative de créer un Etat Palestinien, la fin du blocus de Cuba et les mises en garde de l’ONU contre les bombardements de la Yougoslavie et de la Libye.
Pire, les USA et leurs alliés (Grande-Bretagne, Canada, Fran-ce…) s’arrogeaient le droit d’assassiner des politiques, de les traduire devant la CPI (tribunal créé par eux), au seul motif que ces pays réclamaient une indépendance réelle vis-à-vis de l’Occident qui s’était baptisé, sans rire, «Communauté internationale».
Après la chute du mur de Berlin, la Russie, la Chine, l’Inde, et l’Iran, pays de grandes civilisations millénaires, conscients des manoeuvres malsaines de l’OTAN se sont longuement préparés à renverser cet ordre mondial qui visait en fait :
- La partition des grands pays (Soudan, Ethiopie, Mali).
- A faire de l’Afrique une zone de réserve minière sans aucune possibilité d’industrialisation, en envisageant même de réduire sa population.
- A faire du dollar américain une arme pour affamer les peuples en résistance.
- A imposer aux 7 milliards d’hommes leurs valeurs dites des droits de l’Homme.
L’Histoire nous apprend que les empires disparaissent un jour. Depuis la fin du XXe siècle les peuples, partout, sont rentrés en résistance.
Des guérillas menées en Asie et en Amérique latine après des décennies amènent peu à peu au pouvoir ceux que les peuples choisissent librement pour les sortir de la misère, du racisme, de l’exploitation, bases du système capitaliste mondial qui prétend diriger le monde.
Pour nous qui appartenons majoritairement à la diaspora africaine, nous devons supporter le Mali, la République Centrafricaine qui vienne d’amorcer, au milieu de grandes difficultés, leur lente sortie de la France-Afrique, du franc CFA, du pillage de leurs sous-sols, de l’occupation de leurs pays par des armées étrangères. Ces pays peuvent compter aujourd’hui, sur l’aide de la Russie et de la Chine qui s’opposent, par leur droit de véto, à toute tentative de déstabilisation du continent noir.
Comment est-ce possible qu’en 2022, à l’ONU, ce soit la France qui parle au nom de 15 pays d’Afrique, leur interdisant par exemple d’acheter des armes pour défendre leurs populations contre des terroristes armés, eux, par l’Occident ?
Comment comprendre les dysfonctionnements de l’ONU ? Serait-elle devenue une mafia, se demande les panafricanistes les plus avertis ?
On s’aperçoit, en effet, que les troupes envoyées par l’ONU dans des pays en guerre sont infiltrées par des mercenaires payés par l’Occident puisqu’à la faveur des guerres ethniques, les mines d’or, de diamants, de lithium, de cobalt sont pillées. Les populations massacrées fuient ou émigrent pendant que des multinationales occidentales, avec la complicité des «nègres de maison», s’enrichissent.
Les choses changent, le Mali et la RCA exigent le départ de leurs sols de ces milliers de soldats que personne ne contrôle, alors que l’ONU reverse aux Etats pourvoyeurs de ces troupes des millions de dollars et que les chefs sont grassement payés alors que le terrorisme gagne de plus en plus de terrain.
Après Haïti qui a demandé le départ des troupes de l’ONU coupables d’y avoir introduit le choléra, c’est aujourd’hui le Congo, l’un des pays les plus riches au Monde, qui 70 ans après l’assassinat de Lumumba et de Mulele, dans les conditions atroces que nous connaissons, se retourne à travers sa population contre l’ONU mais aussi contre ses propres dirigeants contre ce monde Occidental inhumain et, nous l’espérons, en chute libre.