TRANSPORTS SCOLAIRES À MARIE-GALANTE Non à la SA Pajamandy !

Ce n’est certes pas un cri de désespoir mais assurément de souffrance qu’ont tenu à faire entendre les transporteurs de Marie-Galante, toutes catégories confondues, à l’arrivée à Folle Anse de deux bus de la SA Pajamandy.

La SA Pajamandy devait en effet assurer le transport scolaire, à compter du vendredi 09 septembre 2022 sur les deux lignes de la commune de Capesterre qui lui avaient été régulièrement attribuées par un appel d’offres initié par la Com-munauté des communes présidée par le maire de Grand-Bourg Maryse Etzol.
Voyant venir toutes les difficultés que l’arrivée d’un tel mastodonte allaient générer pour la survie de leurs entreprises, comme un seul homme, avec le soutien des parents d’élèves, ils ont manifesté leur colère en bloquant le débarquement des véhicules de la péniche sur l’appontement de Folle Anse. On peut et on doit comprendre toutes les raisons invoquées par ces acteurs de l’économie de l’île, dans ce domaine du transport scolaire depuis plus de trente ans, en dépit du fait que 12 lots du marché public leur ont été attribués en étant «mieux disant» :
- Les véhicules pour assurer l’intégralité du service des transports scolaires existent sur le territoire du pays Marie-Galante.
- Les banques n’accordent des crédits pour investissements qu’à la condition d’avoir une garantie de marché pour quatre ans.
- L’arrivée de transporteurs «étrangers» conduira à des suppressions d’emplois.
- Les transporteurs ont accepté durant deux années «d’être les banquiers de la Communauté de communes» en assurant le service alors que celle-ci se trouvait dans l’incapacité de payer.
- «La petitesse du gâteau» qu’il n’est pas possible de partager avec des «étrangers».
- C’est la voie ouverte à d’autres concurrences.
La situation s’est avérée si tendue que l’Union des commerçants, artisans et prestataires de services de Marie-Galante (UCAMAG), présidée par monsieur Philippe Bavarday et le Collectif de défense des îles du Sud, saisis par des parents d’élèves et des membres de la communauté scolaire, ont «décidé de dresser un pont entre les protagonistes afin de trouver une solution alternative, dans l’intérêt des élèves de la communauté scolaire et des transporteurs».
Quel sera le résultat de la rencontre en urgence qui devrait être organisée, à la demande de l’UCAMAG, par la Fédération des associations économiques de Marie-Galante (FADEMAG) avec les transporteurs de Marie-Galante ? En attendant, des propos qui ont été tenus sur le site de Folle Anse, nous constatons malheureusement :
1) Que nombreux sont nos compatriotes qui n’ont pas suffisamment conscience que ceux qui sont en responsabilité de notre pays sont enfermés dans un double corset législatif français et européen qui ne leur permettent aucunement d’agir dans l’intérêt du pays Guadeloupe. Ils doivent appliquer la loi.
2) De tels conflits présentent le grave danger d’une division des îles de l’archipel guadeloupéen qui devraient avoir le sentiment d’être un seul peuple dans le pays Guadeloupe.
3) Marie-Galante, La Désirade, Les Saintes et la Guadeloupe continentale sont unis par une communauté de destin, donc ne doivent pas se tromper de combat. Celui qu’il faut combattre est incontestablement celui qui entend maintenir son emprise coloniale pour garantir sa puissance géopolitique face aux autres grandes nations.
Il convient donc de faire preuve de clairvoyance et d’intelligence pour sauvegarder obligatoirement la solidarité, même quand la législation nous confère des droits. Et c’est vrai qu’en l’occurrence, il ne nous semble pas qu’une entreprise aussi puissante que celle mise en cause par les transporteurs de Marie-Galante ait été bien inspirée pour répondre à ce petit marché de Marie-Galante, si le besoin ne se fait pas sentir évidemment.
En quoi faisant, cela s’apparente à un «agoulou gran fal» qui ne veut rien laisser aux plus petits. Il faut donc, chaque fois que c’est possible, jouer le jeu de la solidarité, et la grande galette en a grand besoin quand on connait tous les problèmes auxquels elle est confrontée depuis des décennies, comme les autres îles du Sud d’ailleurs.
La présidente de la Communauté des communes de Marie-Galante s’est longuement exprimé sur les réseaux sociaux pour expliquer le problème. Nous n’avons pas pu joindre les autres chefs d’édilité.
Alors oui, nous le répétons, le statut de large Autonomie, en coopération avec la France, avec un pouvoir politique de décision domicilié en Guadeloupe, permettrait d’éviter ou de résoudre ces sortes de conflits, pour un développement équilibré du territoire.
Voilà donc le vrai combat qui relève de la solidarité et de l’engagement des sept îles qui constituent le peuple guadeloupéen.