Administrer c’est prévoir !

Ce n’est pas parce que ces logements sociaux sont destinés à une catégorie de la population, ceux victimes de la précarité, que la plus grande rigueur en matière de construction ne doit pas être respectée.

Le peuple guadeloupéen vient d’être cruellement frappé dans sa chair par le passage de la tempête Fiona, trente-trois ans après l’ouragan Hugo.
Aussi terriblement meurtris qu’ils soient par cette nouvelle et douloureuse épreuve, les Guadeloupéens doivent faire preuve de courage. Ils doivent garder la sérénité, la force morale nécessaire pour afronter l’implacable réalité du désastre causé par la tempête Fiona et reconstruire autrement le pays sur de nouvelles bases.
Le passage de Fiona a soulevé de nombreux problè-mes, notamment en matière d’aménagement du territoire. La Guadeloupe est dans une zone géographique qui l’expose particulièrement au type de cataclysme que nous avons connu. Cela on le sait depuis longtemps. Mais, on ne semble pas en avoir pris la mesure.
Pour satisfaire à la crise du logement, des immeubles poussent à vitesse grand V un peu partout sur le territoire comme des champignons, sans tenir compte de l’état du terrain.
De nos jours, on ne procède plus à des enquêtes commodo incommodo sur le terrain. Le plus souvent, les enquêtes publiques sont consultables en mairie aux heures de bureaux et la communication est faite par voie de presse. Ainsi, les promoteurs sont sûrs qu’ils ne rencontreront aucune hostilité à leurs projets. Il faut mettre un terme aux comblements des zones marécageuses et aux constructions sauvages, privées comme publiques. Les canaux fluviaux des communes de Guade-loupe doivent être entretenus en permanence pour garantir l’écoulement rapide des eaux pluviales. Il est de la responsabilité de chaque résident de ne pas jeter leurs déchets un peu n’importe où dans la nature.
La Guadeloupe sinistrée, a besoin de la solidarité con-crète de tous, avec désintéressement. L’habitat et le logement social sont dans le champ de compétences du Conseil départemental. C’est aussi une responsabilité partagée avec l’Etat.
Ce n’est pas parce que ces logements sociaux sont destinés à une catégorie de la population, ceux victimes de la précarité, que la plus grande rigueur en matière de construction ne doit pas être respectée.
La violence exceptionnelle de la tempête Fiona, le désastre et la désolation qu’elle a laissés sur son passage, doivent servir d’exemple à nos décideurs locaux pour bâtir autrement la Guadeloupe de demain.