La Guadeloupe performe dans l’e-sport

Le e-sport, ou plus communément le sport en ligne ou jeux vidéos de compétition, est un phénomène grandissant en France hexagonale. Certains e-athlètes participent à des tournois dans le monde entier et excellent dans ce domaine. La Guadeloupe tient aussi son rang et l’association Giga Games se démarque par des résultats toujours plus performants.

Depuis vingt ans, l’e-sport a explosé et s’est structuré jusqu’à faire naître des champions professionnels de jeux vidéo. L’association Giga Games, installée à Capesterre Belle-Eau, a eu le nez fin en 2005 lorsqu’elle se lance dans l’organisation des premières compétitions de quartier. «Nous étions une poignée de passionnés de jeux vidéos et nous avons commencé à créer des tournois entre nous pour nous divertir et nous challenger. Giga Games a grandi au même rythme que l’e-sport jusqu’à prendre un vrai virage», souligne Samuel Jourson, président de la fédération de Guadeloupe des E-Sports et de Giga Games.
AUX PREMIÈRES PLACES DANS LA CARAÏBE
Dès 2015, Giga Games organise les Giga’Games Caribbean World Cup avec des délégations venues d’Euro-pe ou du Moyen-Orient, pour des récompenses allant jusqu’à 10 000€. C’est à ce moment qu’elle se transforme en Fédération, devenant une institution e-sportive pour toutes les îles des Caraïbes. «En Guadeloupe, nous sommes environ une trentaine de joueurs, entre 30 et 34 ans et nous avons à coeur de démontrer les talents présents dans l’archipel guadeloupéen voire au-delà». En effet, cette génération de joueurs de jeux vidéo, nés avec la Nintendo ou la Megadrive, est aujourd’hui compétitive face aux équipes des îles voisines. «Nous avons été les premiers caribéens à participer à des compétitions internationales dès 2009. Aujourd’hui, Porto Rico, La Dominique ou encore la République Dominicaine nous talonnent. La Martinique et Ricing Opossom performent également mais nous terminons régulièrement sur la première marche du podium et nous sommes fiers de cela !» assure Samuel Jourson.
En effet, isolée des compétitions en métropole, la Guadeloupe a dû d’abord montrer patte blanche avant de se lancer à l’international et a, ainsi, réussi à se créer une belle notoriété grâce uniquement à ses résultats qui ont éveillé la curiosité des uns et des autres. «Aujourd’hui, nous profitons d’une reconnaissance du à des années de travail et nous avons été plus qu’heureux lorsque la CANOC a approuvé notre présence lors des premiers Jeux de la Caraïbe, jeux que nous avons remportés ! Ce fut une belle opportunité de visibilité et surtout une très belle consécration pour nos e-athlètes. De plus, nous devions nous rendre aux Champion-nats du monde d’e-sport à Bali en décembre mais nous avons décliné l’invitation du fait de l’obligation vaccinale dans ce pays. Ce n’est que partie remise. Nous ferons en sorte d’être présent pour le Mondial en Rou-manie ainsi qu’aux jeux Panamé-ricains au Chili en 2023».
UNE NICHE DE CHAMPIONS
Dans un si petit territoire, Giga Games mobilise toutes les forces actives pour créer de l’émulation autour de sa discipline. «Les Guade-loupéens sont friands de jeux vidéo de sport, notamment de football. De ce fait, nous sommes la première nation d’Amérique latine sur FIFA. Mais, nous sommes beaucoup moins déterminants sur les sports de combat, au contraire des îles hispaniques. Nous faisons en sorte d’organiser régulièrement des tournois pour que les «gamers» puissent s’entraîner et, ensuite, rivaliser avec les nations européennes». Mais, alors que le secteur des jeux vidéos de sport pèse plusieurs dizaines de milliards d’euros, au point que des clubs de football comme Lyon ou Paris, montent des équipes de gamers, encore trop peu d’e-athlètes guadeloupéens intègrent des structures solides en France hexagonale. « Cela reste un marché de niche où il est très difficile de faire son trou. Seuls quelques-uns arrivent à devenir professionnels grâce aux sponsors mais c’est minime. Certains démontrent de grandes qualités, comme Nicolas Gradel «Jiiren», champion e-sport de Guadeloupe, mais il manque encore des moyens suffisants pour faire émerger le e-sport à plus grande échelle. Nous devons bousculer le modèle économique en place et le rendre plus ambitieux» explique Samuel Jourson, président de Giga Games. Une chose est sûre, la Guadeloupe aura une carte sérieuse à jouer dans l’avenir du e-sport.
Instagram: @ggic_gigagames