En période de crise ne polluons pas les consignes officielles

La Guadeloupe, par sa situation géographique, est exposée à des catastrophes naturelles de différentes natures : cyclones, tremblements de terre, éruptions volcaniques, tsunamis, qui nécessitent des consignes de sécurité en amont, pendant et en aval.

Le non-respect de ces consignes qui sont diffusées par les autorités administratives, en concertation avec les personnes compétentes en la matière, peut compliquer la situation et l’aggraver. Il convient donc de ne pas chercher à polluer, par le biais des réseaux sociaux et des émissions radio interactives, entre autres, le message diffusé. Ces hommes et ces femmes, en responsabilité de la sécurité des personnes et des biens, à l’origine de ces messages, dont des Guadeloupéens chevronnés, ne peuvent délibérément prendre des décisions de nature à mettre en péril les habitants. Certes, ils peuvent se tromper, ce qui peut être analysé, discuté a postériori. Mais, il faut se garder de jouer au «sachant» et chercher a priori à contredire et condamner leurs décisions. La gouvernance d’un pays, quel que soit le régime, obéit à des règles.
Deux exemples peuvent illustrer ces propos, à l’occasion de la tempête «Fiona». Le premier, la réflexion d’une auditrice sur une radio publique, je cite : «La rectrice peut toujours décider de fermer les établissements scolaires à midi. Le parent qui ne veut pas envoyer son enfant à l’école n’a qu’à le conserver». Un conflit avec la législation scolaire est créé.
Le deuxième, la déclaration d’une deuxième auditrice sur cette même radio publique, je cite : «Le préfet peut toujours programmer l’alerte rouge pour 18h00, le salarié qui ne veut pas aller au travail n’a qu’à téléphoner à son patron et lui dire qu’il ne peut pas venir. Ce n’est pas important de ne pas être payé pour une journée de travail». Un conflit avec le patron par rapport à la législation du travail est créé.
Le troisième, le message qui a circulé sur les réseaux sociaux, le jeudi15 septembre 2022 et dont nous reproduisons des extraits : «C’est une sombre imbécillité de déclencher une vigilance rouge ce vendredi midi et de faire sortir des classes et crèches à cette heure-là en pleine journée. C’est organiser le bordel, dans la circulation automobile, dans l’organisation des parents… tout cela pour gagner une demi-journée de travail… Nous ne sommes pas plus cons que nos voisins qui savent y faire, qui savent gérer un tel phénomène et leur population… (préalablement cités : Montserrat, Nevis, Saint Kitts, Antigua et Barbuda, et Sint Maarten). Ma conclusion est …….que l’on est très mal éduqué, par des incompétents…….depuis plusieurs années, on est géré par des ploucs sans expériences». Jusqu’où peut aller la liberté d’expression ?
Mais pourquoi justement nous ne pouvons pas servir d’exemple à toutes ces îles qui ont été citées ? En tout cas, un bien triste tableau qui, certainement, ternit heureusement surtout, l’image de son auteur car, nonobstant tous les reproches que l’on peut formuler, après coup, à l’encontre de certaines décisions officielles, on ne peut se prévaloir de la liberté d’expression pour injurier aussi allégrement des hommes et des femmes dans leur profession. La météorologie est aussi une science qu’il est extrêmement difficile d’appréhender, comme beaucoup d’autres. Et, «Dieu soit loué» cette fois que l’événement se soit révélé conforme aux prévisions. A chacun donc son domaine !
Nous nous inclinons bien sincèrement et avec beaucoup d’émotion devant la mémoire d’un compatriote victime des inondations à Basse-Terre et adressons nos sincères condoléances à ses proches.