La Route du Rhum 2022

Quelques semaines nous séparent de l''édition 2022 de la Route du Rhum. Le 6 novembre prochain, 138 solitaires prendront le large, de Saint-Malo, pour une traversée de l''Atlantique avec une arrivée chez nous, à Pointe-à-Pitre. C''est une épreuve qui s''est imposée dans le calendrier sportif international et qui est devenue un rendez-vous incontournable pour navigateurs et sponsors.

Il ne peut donc pas s''agir de se positionner dans une perspective d''opposition systématique à l''événement mais il paraît tout de même légitime de tenter d''en mesurer l''impact réel en terme de retombées économiques eu égard aux sommes régulièrement investies par les «autorités» du pays.
C''est un vieux débat qui alimente depuis tantôt les réflexions et qui ne peut cependant pas se réduire à des gesticulations figées et stériles de camps opposés. C''est vrai que la question de l''efficacité des dépenses et leur rendement doit être posée, c''est vrai qu''il est nécessaire de disposer d''une meilleure visibilité sur la valeur ajoutée notamment touristique de l''événement, de mieux évaluer ses retombées économiques même s’il n''est secret pour personne que cette manifestation n''exerce pas d''influence quantitative significative sur l''ensemble de l''économie guadeloupéenne.
Cependant, force est d''admettre le potentiel inhérent à cette course et de tenter d''en tirer le maximum.
Une démarche prenant en compte tout l''éventail de perspectives qu''offre la route du rhum dans ses dimensions sociétales, sociales, sportives, culturelles, pédagogiques...de manière à créer les conditions ou prémisses d''un développement autocentré et endogène, peut être envisagé. C''est d''ailleurs ce créneau qu'' a emprunté l''ANASA (Association NAutique de Sainte-Anne) de Carl Chipotel qui avec des partenaires et en droite ligne de leurs objectifs définis, s''inscrit dans ce larel.
Il s''agirait d''un travail de reconquête et de réappropriation de la mer, de mettre en avant l''enjeu sociétal pour fortifier la «maritimité» de nos compatriotes et consolider l''image de la Guade-loupe, destination nautique.
La dimension pédagogique et de formation trouve aussi sa place enseignant la nécessité de préserver le monde marin, sensibilisant aux métiers de la mer, initiant aux sports nautiques. Toutes ces approches, ces orientations, tous ces investissements ne peuvent s''inscrire, pour être efficaces, que dans un projet global de développement du pays.
La Route du Rhum doit sortir de son confort événementiel et arrêter d''alimenter le battage prosélytique des uns et des autres, mûs par leurs intérêts personnels, pour devenir opportunité pour nous, de tirer profit pour l''intérêt général. Occasion de rappeler, s''il en était encore besoin, l''impérieuse nécessité qu''il y a de doter notre pays d''une structure politique dotée de réels pouvoirs de décision pouvant initier et conduire des actions allant dans le sens de la prise en compte des réalités du pays et capables d''impulser un réel développement. Alors, la Route du Rhum... Pourquoi pas ?